30 décembre 2005

Bien nous conduire...

Après les interminables narrations de l'avancée de ma thèse, voilà venir les sempiternelles débats sur le temps, la neige et le verglas, en attendant mieux. De la neige à Paris, voilà après tout qui doit bien alimenter les conversation de bien des bourgeoises désoeuvrées après leurs cours du soir d'épigraphie et d'héraldique à l'Ecole du Louvre. Mais ne cédons pas à la tentation d'entretenir un blog sur le temps qu'il fait. Mettons-nous au service de la communauté parisienne, et apprenons à conduire à ceux de nos concitoyens qui paniquent en situation de crise:

Revoyons nos classiques du code de la route:

Situation n°1:

Dans la situation suivante, vous:

  1. Reprenez la route après cette petite pause-repos, recommandée par protection routière
  2. Vous laissez les agents de la voirie faire leur travail et allez jouer pendant ce temps avec vos enfants sur le periph'
  3. Vous décidez de les aider en ramassant exclusivement les bouteilles pleines

Situation n°2:

Dans la situation suivante, vous:

  1. Remontez les vitres de votre cabriolet
  2. Allumez le chauffage
  3. Prenez le métro et reviendrez dans 3 mois

Situation n°3:

Dans la situation suivante, vous:

  1. vous promettez bien de ne jamais plus vous garer sur les quais de Seine
  2. vous réjouissez de ne pouvoir avoir de contredanse sous vos essuis-glaces
  3. Prenez le bus et reviendrez dans 3 mois

Merci qui ?

29 décembre 2005

Les temps sont durs...

En faisant un peu de rangement, ce matin (ce midi pour être tout à fait honnête, cela fait longtemps que je ne me lève plus le matin), j'ai déterré de vieux jouets Kinder Surprise qui traînaient dans mes tiroirs. Perdus au milieu des cartouches d'encre (à bille ronde et pas carrée!), des gommes fluo et parfumées, restaient quelques oeufs jaunes pas même ouverts. Le chocolat, lui, avait disparu depuis longtemps. Quand je pense que j'ai donné ma collection entière d'oeufs Kinder pour faire rigoler une copine qui depuis n'en est plus vraiment une (rien à voir avec ce cadeau, je le précise. Elle avait eu au moins la délicatesse d'apprécier ce cadeau de choix à sa juste valeur)... et quand je pense que sur ebay, on vend a prix d'or des figurines que j'avais en triple exemplaires... La vie est bien injuste avec moi ces derniers temps... comme l'a été ce pèse-personne insultant qui m'a gratifié le jour de Noel de 5 kilos supplémentaires depuis l'année dernière. Cela veut dire que je ne dois plus boire mon litre et demi de coca quotidien, et que je dois m'astreindre désormais à un régime, mot qui me faisait encore sourire il y a peu. Je vous entends d'ici: "Ah, ces jeunes docteurEs sont tristement superficielles". C'est pas vous qui avez craqué votre pantalon le jour de votre soutenance !

19 décembre 2005

"We'll always have l'Alpe d'Huez"

Voilà. C'est l'après-thèse. On prévoit des choses, au dernier moment parce qu'on a pas le temps d'envoyer ses dossiers de qualification et de préparer ses vacances, et on se rend compte finalement qu'on est toute seule à pouvoir aller au ski en janvier, que la moitié des ami(e)s qu'on connaît et qui aurait bien voulu venir doit travailler (je vous hais), et que l'autre moitié déteste le ski (je vous hais également). Voilà comment déprimer sec un soir de décembre à l'approche de Noël. On tombe sur Casablanca sur Arte, et là on se dit que Ingrid Bergman se trouve deux mecs pour partir au bout du monde avec elle, alors qu'elle n'a que deux places dans l'avion, alors que personne ne veut venir avec moi à l'Alpe d'Huez. Déprimant! "Play it, Sam. Play 'As Time Goes By' ".

16 décembre 2005

Debriefing

Cela fait au moins une semaine que je n'ai pas donné signe de vie. C'est que la soutenance s'est passée comme je l'avais imaginée, c'est-à-dire pas très très bien, avec une Raphaelle Ricci à lunettes dans le jury très désagréable, qui m'a trouvée nulle mais potentiellement bonne - et pas seulement en expression scénique. Bref, j'ai eu l'impression qu'on disait de ma thèse qu'elle était bien pour un karaoke, ce qui est déjà très bien vous me direz.
L'annonce du verdict du jury ne m'a pas transportée de joie. J'ai été très déçue de ne rien ressentir, comme si on m'annonçait une mention de complaisance après m'avoir bien fait sentir que ma thèse était vraiment naïve, peu fouillée et qui plus est, pleine de fautes d'orthographe. Evidemment, Raphaelle Ricci avait pourtant bien anoncé qu'elle m'épargerait la "liste pourtant longue des scories", tout en les présentant pour bien montrer qu'elle avait bien lu la thèse, et surtout les pages 70, 165 et 190. Et puis surtout, j'avais oublié de citer "l'ouvrage DE REFERENCE" de monsieur K., ce qui bien-sûr, semblait vouloir dire pour mon examinateur, que j'ignorais totalement qui il était et ce qu'il avait écrit. La soutenance est une expérience frustrante. On ne peut pas répondre "Pauvre connard! Chacun ses "classiques", ce mec, je le vois dans deux jours à un colloque où je parle juste après lui". Je l'ai juste pensé très fort, et lui ai répondu "ma bibliographie ne prétend pas à l'exaustivité". C'est moins punchy, je vous l'accorde. Et puis j'étais habillée en gentille petite fille pour faire plaisir à tout le monde (et pas seulement à mes parents), ça aurait dénoté.

05 décembre 2005

Londres, me voilà !

On ne change pas une méthode qui marche. La fameuse technique du Ctrl C + Ctrl V fonctionne très bien (voir le post du 25 octobre) puisque je suis prise au colloque londonien auquel j'avais postulé en recyclant honteusement une ancienne communication... et en en changeant un peu le titre... J'ai honte, mais c'est trop bon la honte. C'est pas encore Honolulu, c'est la London School of Economics au mois de mars, logée dans l'hotel le moins cher de Londers (per diem misérables obligent!) Mais c'est un début. Sinon, j'essayerais un jour de proposer une communication sur le e-learning afin d'aller au Sheraton Waikiki Beach Resort... ou tout du moins un poster vite fait sur une connerie trouvée pour l'occasion. Il n'y a pas de raison que seul Nicolas Hulot utilise l'agence de voyage la moins chère de France.

04 décembre 2005

Google est mon ami (pour la vie)

Encore des visiteurs de blog en situation de grande détresse
  • Search Engine: google.fr
    Search Words: comment faire rire le jury lors d'une soutenance
La question est de savoir si quelqu'un qui tape ces mots dans Google peut raisonnablement être en mesure de soutenir une thèse... Et qu'en serait-il de cet autre visiteur, qui compte bien trouver le texte de sa soutenance sur le net ?
  • Search Engine: google.fr
    Search Words: speech soutenance thèse
Enfin, et parce que celle-ci est trop mignonne, ...
  • Search Engine: search.msn.fr
  • Search Words: comment savoir si un garçon est amoureux de moi (j'ai 10 ans)
Google est devenu l'ami de tout le monde et pas seulement des gens qui lisent des livres sur Google Print plutôt qu'en bibliothèque. Force est de constater que ce n'est plus uniquement pour combler sa solitude ou chercher des photos de Clara Morgane nue (là le nombre de visiteurs devrait exploser, sans aucun rapport avec le sujet principal de ce blog). Et puis, honnêtement, je me sens beaucoup plus proche de la dernière question. (si quelqu'un a la réponse d'ailleurs...)

01 décembre 2005

"I have a dream..."

J'ai eu très peur. Et ça ne c'est pas bien passé du tout, comme je le craignais. Je me rappelle bien que ce membre du jury, celui qui me fait un peu plus peur que les autres, n'avait pas été sympa. Il m'avait posé un tas de questions idiotes, auxquelles je n'avais pas su répondre (car je suis très intelligente). Du haut de mon intelligence, j'en étais tout de même tombée à genoux, en pleurant devant lui qui me regardait d'un air sévère. Non, décidément, il me l'a dit, jamais je n'aurais du soutenir. Je n'étais pas prête. Mon discours était plein d'incohérences, trop peu précis, inintéressant. Et moi de continuer à le supplier à genoux: "Mais Monsieur, je vous en supplie, si je n'ai pas ma thèse, je ne peux pas avoir de post-doc, et je vais manger comment, moi, l'année prochaine!". Rien à faire. Il fut inflexible, comme une poupée qui fait non-non-non.
Et ce matin, je me réveille avec cette histoire là en tête. Je ne sais pas ce qui m'a le plus gêné dans cette soutenance, mais ce n'était pas tant le fait de l'avoir totalement manquée que d'en avoir été réduite à me mettre à genoux pour supplier la clémence d'un membre du jury. Ceci m'embêtait beaucoup. Au bout de 5 minutes à me lamenter sur ma pusillanimité, et à me demander comment j'avais pu en arriver là, je me disais soudain:
"Voyons ma fille... les autres membres du jury n'ont-ils rien dit pour ta défense ?" Mais euh... où étaient-ils au fait ? Non, il n'y avait qu'un seul membre, avec de grosses lunettes. Des lunettes énormes à triple foyer qui déformait un peu son visage, un peu comme quand on regarde par l'oeilleton de la porte quand quelqu'un sonne pour éviter d'ouvrir au postier qui vient nous vendre un calendrier avec les petits chats. Etrange ce visage. Pourtant, je le reconnais très bien ce bourreau. Et puis, pourquoi la soutenance s'était-elle passée dans le hall désert de l'université ? Ce n'est pas là qu'elle était censée avoir lieu pourtant... et puis, cette petite table minuscule sur laquelle se tenait le seul et unique membre du jury... une petite table d'école maternelle, devant laquelle je me tenais debout, face à mon examinateur assis, et devant laquelle j'avais l'air si petite pourtant... Ce n'est pas le formalisme recommandé pour une soutenance de thèse il me semble. Je me demande si il n'y a pas là matière à faire annuler la soutenance finalement.
Et d'un coup, la lumière. Voilà. Cela devait arriver. A force de dormir 15 heures par jours, j'en finis par faire des cauchemars. Et celui que j'ai fait cette nuit avait comme un vague relant de prémonition. La preuve. Ce matin, je ne savais pas si j'avais rêvé ou pas. J'étais incapable de savoir si j'avais soutenu ma thèse la veille, et si ça s'était effectivement aussi mal passé que ce qu'il me semblait avoir vécu. Je me lève (et je te bouscule, etc.) en me disant que quand-même, je n'ai eu aucune fierté d'avoir quémandé une mention même honorable ou passable au terme de cette soutenance, et que j'étais de toute façon très malheureuse. Bref, cinq minutes d'angoisses complètement irrationnelles mais d'angoisses quand-même. Cinq longues minutes pendant lesquelles j'ai réellement pensé que la veille, j'avais soutenu une thèse qui avait finalement été ajournée par un unique membre du jury, dans le hall dégueulasse de mon université.
C'est dangereux. Faisé pas de Thaize. C'est comme ça qu'on finit par se couper des oreilles.