18 septembre 2005

Mon entraineur

Toujours au plus près de l'actualité tennistique, les dernières nouvelles du front (au sens propre). Aujourd'hui, la suite de la finale de la Fed'Cup qui oppose la France éternelle aux Tsarinnes de toutes les Russies. J'espère que ceux et celles qui auront regardé le match de Mary Pierce contre Anastasia Mystina auront remarqué l'insistance pas très subtile du réalisateur et des commentateurs à commenter ce match comme dans les plus belles années de la Guerre Froide. Pierce-Mystina, c'est un peu comme le match de Rocky (IV) contre le boxeur soviétique Ivan Drago. T-shirt rouge contre T-shirt bleu donc. Sur le côté du cours, l'entraîneur russe, une sorte de Bayrou que l'on aurait plongé dans de l'eau-de-vie (mais non, ce n'est pas un cliché), s'enfonce dans une colère renfrognée et ne regarde plus sa joueuse (ce qui tire des larmes d'émotion à Nathalie Tauziat, solidarité féminine oblige). Mais surtout, ce match fut l'occasion de montrer le visage volontaire et victorieux d'une nouvelle Marianne. Le réalisateur a été très pudique, alternant des plans de Mary Pierce souriante et levant un bras énorme et conquérant avec le drapeau tricolore flottant au vent, le tout en fondu enchaîné. Superbe. Pendant ce temps, la joueuse russe s'énerve, engueule sa raquette; son vieux capitaine se tient le front dans les main, et se gratte la barbe. (ah-ah! et là notre bon ministre des sports qui sort un jeu de mots bien involontaire: "pour la russe, c'était une chute de régime"). On sentait que le retour allait être difficile, en 3e classe ou en soute.
Et là je fut prise d'une angoisse soudaine.
Vous imaginez une soutenance (la vôtre par exemple, ne me portez pas la poisse). Vous êtes seul (e), dos au public, face à un jury éclairé façon Temple Solaire. Et après quelques phrases, votre directeur de thèse vous regarde, les sourcils froncés, l'air grincheux et pensif. Là vous vous dites "j'ai du dire une connerie". Vous continuez, et vous le voyez trépigner, puis lacher son stylo, vous regarder avec agacement, se tenir la tête à deux mains et encore froisser nerveusement une feuille de papier (Oops! c'était pas le rapport de pré-soutenance ça ?!). Je vous parie ma prime de recherche que vous seriez dans le même état que la pauvre Myskina (qui vient d'être écartée du double qu'elle devait jouer). Une seule solution. Prétexter un besoin urgent et se "resourcer dans la solitude des toilettes" (Merci Nathalie)