27 mai 2006

Pink Inside

O joie, ô désoeuvrement suprême: voilà, ami lecteur, que tu peux désormais écouter mes musiques préférées (aucune musique classique ici, j'ai pensé que tu n'aimerais pas). C'est le radioblog, sur la droite, là. Oui, là. J'ai voulu rendre une sorte d'hommage à tous les mecs que j'ai plaqué et qui ont du les écouter en pleurant et en pensant à combien c'était bien avec moi. Il y a surtout des chansons en mineur, de Pierre Perret à NTM. Parce qu'on pleure mieux en mineur et qu'il n'y a pas besoin d'avoir fait 10 ans de solfège pour le savoir. Enjoy your meal !
NOUVEAU Ecoute aussi mes morceaux préférés sans pleurer en écrivant ta thèse et en t'essayant à l'analyse de discours musicaux. Car comme l'affirme l'herméneutique de Quentin Skinner, si bien transcrite par James Tully, il n'y a pas de petites sources. Ainsi, au delà mon attrait certain pour la musique ringarde des années 80, vous aurez compris au passage mon égale préférence pour la répétition légère dans les intitulés des chansons: "Madrid, Madrid" (Nilda Fernandez), "Yéké Yéké" (Mori Kanté), "Bang Bang" (Nancy Sinatra) "Réaumur-Sébastopol, Réaumur-Sébastopol" (ligne 9).

14 mai 2006

"My Home Sweet Elite Home"

"Alors, bienvenue chez nous. Si vous choisissez de venir ici, chez nous, l'année prochaine,... Alors ici nous avons deux salles dont une de réunion avec des tables en U, un secrétariat et aussi 2 paper boards. La boîte à craie est dans le placard du fond et la clef des toilettes propres dans le petit meuble, là. Nous n'avons pas encore de secrétaire, mais si on s'y met tous, alors on pourra fonctionner normalement, c'est certain."
Evidemment, dans une situation générale moins précaire, on aurait du mal à recruter, aussi bien des étudiants que des enseignants avec ce genre de discours de bienvenue. Du genre de celui que l'on peut faire lors des journées "portes-ouvertes à l'Université" (oui, mais pas trop ouvertes pour les portes coupe-feu, parce qu'elles sortent de leurs gonds, là, on attend le passage de la commission de sécurité pour l'année prochaine, là ils sont débordés).
Notre Home Sweet Home nous fait rougir de honte parfois, mais finalement, tout le monde s'en accommode très bien. Jusqu'au jour où l'on va voir comment cela se passe dans une fac de province. Pire, jusqu'au jour où l'on va voir une fac à l'étranger.
Et puis, on se rend compte que les problèmes matériels ne sont pas ceux qui donnent lieu à la description la plus drôle et aux Open Day Speeches les plus controversés. Un exemple très drôle ici chez nos amis de la L.S.E. Bon courage à son rédacteur, qui, depuis, est un peu sous la pression de sa hiérarchie...

08 mai 2006

Pressure

Je n'imaginais pas que lorsque je regardais Génies en Herbe sur FR 3, je m'entraînais en fait à devenir une accro de Questions pour un champion, dont la formule beaucoup plus individualiste me séduit davantage ("Vous avez gagné, les autres sont tous des cons mais gagnent quand-même un dictionnaire"). Je n'ai jamais joué à Génies en Herbe autrement que chez moi toute seule et sans botins pour accéder aux buzzers trop hauts pour ma petite taille. Et je gagnais tout le temps, bien-sûr. Mais impossible d'en faire plus et d'aller forcer ma classe à concourir pour un jeu où j'aurais dignement représenté le collège Henri Beaumont d'une ZUP de province. Le jeu opposant deux équipes de 4 camarades, impossible en effet d'associer mes réponses à celles de cette idiote de Clotilde Cannard ou à celles encore plus crétines de Cédric Mahieu, le cancre de la classe qui nous faisait néanmoins beaucoup rire lorsqu'il rendait ses feuilles de dictées pliées selon la toute dernière mode de l'origami niponne.
Non, ce que je préférais de ce jeu, ce n'était pas l'esprit d'équipe ("un esprit pour une équipe", comme dans le rugby ou le foot, ce qui fait assez peu par joueur), mais le générique, recomposé probablement par Charly Oleg sur orgue Bontempi, à partir d'une chanson de Billy Joel (Pressure), Billy, l'inimitable interprète de Honesty.
I'm sure you'll have some cosmic rationale
But here you are with your faith
And your Peter Pan advice
You have no scars on your face
And you cannot handle pressure
Pressure, pressure
Et aujourd'hui, c'est toujours la même chose. Je supporte mal l'idée de devoir rédiger bientôt un rapport à 4 mains dans le cadre d'un post-doc avec quelqu'un qui ne supporte pas bien "la pression" et l'inhumanité de la recherche en science sociale. Comme quoi, tout se tient.

03 mai 2006

"Zen"

Ceci est un Daruma. Une petite poupée japonaise de papier maché, posée comme un culbuto à côté de mon canard en plastique rose (merci Rx :-) ).
Pour avoir trop prié "en boule", pendant 9 ans face à un mur, Bodhidharma perdit ses jambes et ses bras. Privé de paupière pour s'être endormi en méditant, le daruma possède deux yeux blancs que l'on doit colorier. Oui, tout à fait. Comme les playmobils. D'abord un oeil (le gauche), en faisant un voeux, puis l'autre lorsque le voeux s'est réalisé.
Mais dans la vraie vie, Bodhidharma a un regard bleu irrité car il n'aime pas quand on le dérange dans ses méditations. Curieusement, allez savoir pourquoi je me sens assez proche de cette petite figurine. Je n'ai pas encore perdu mes jambes et mes bras à force de recueillement sur mon sujet de thèse, mais j'ai probablement développé les qualités propres aux abonnés de la liste de l'ANCMSP: baisse de la vision, apparition de doigts surnuméraires permettant de taper encore plus vite à l'ordinateur, ainsi que bien d'autres qualités plus utiles encore, qui me permettent désormais de pouvoir sauver le monde sans même qu'il s'en rende compte (je n'aime pas faire mon intéressante).