11 août 2005

"Le sponsor de mon été..."


... c'est Ladurée. Et voilà, encore une journée qui s'achève sur le constat d'un échec cuisant. J'ai encore failli à mes engagements et je suis allée hier soir chercher hâtivement quelques macarrons caca-dauphin (caramel au beurre salé) au Printemps. Oh, je vois ("oh, mais je vous vois très bien vous savez!"), vous vous dites, encore une thésarde BCBG (bague-Cartier-et-bibelots-Gucci) qui dépense l'argent de papa-maman dans des sucreries hors de prix. Que nenni! Mais l'état m'ayant généreusement octroyée de quoi survivre encore un an au contact de mes chers étudiants, je préfère ressortir dans cette institution du bon chic parisien pour 8 euros avec de quoi nourrir mes papilles délicates plutôt que de me laisser aller aux vulgarités toujours renouvellées de mon cinéma de quartier. (Non, je ne suis pas snob, pourquoi ?)
Et puis, aller chez Ladurée, c'est un peu s'imaginer une nouvelle enfance: moi et ma grand-mère Huguette, institutrice à la retraite, qui me garde pendant les vacances, pendant que mes parents, riches industriels de province (enfin Papa surtout, maman, fille dôtée d'une riche famille de la noblesse d'Empire, s'occupe de mes 12 frères et soeurs, faut pas charrier non plus), sont en voyage d'agrément sur le Nil. Moi et ma grand-mère Huguette donc, m'apprenant la lecture des grosses lettres sur le menu du salon de thé: L... A... D... U... R... I... non, flûte, c'était E. Pour la peine, je serai privée de la jolie robe à flocs que ma Tante du Sussex m'avait rapportée. En même temps, on n'allait pas loin dans les études avec les 6 lettres du nom Ladurée.
Et comme j'en étais à écrire les Remerciements de ma thèse, tant que j'en avais encore envie (oui, je ne fais rien dans l'ordre), je me disais qu'il fallait que je remercie plutôt ma grand-mère qui m'avait appris à lire et à écrire dans sa cuisine en formica, avec les pâtes alphabet de mon minestrone...