29 novembre 2005

P.r.o.f.s.

Aujourd'hui, j'ai récupéré mon premier pré-rapport (à 8 jours de la soutenance, c'est encore très raisonnable). Puisqu'il y est écrit que le membre du jury donne un avis favorable à la soutenance, je ne vais pas commencer à critiquer les critiques qui y sont néanmoins suggérées... (merci, ça me donnera de quoi préparer ma soutenance), mais je voudrais revenir sur un petit détail qui m'a un peu frippé (ou chiffonné si vous préférez). A côté de mon nom "Madame Mireille X (c'est moi) a proposé dans sa thèse une réflexion inédite sur blablabla" figurait un malheureux résidus (gras) d'un "enregistrer sous" qui traînait encore par là. Ce qui donnait en réalité : "La thèse de Madame Mireille X aborde Monsieur Marcel T. un sujet nouveau". L'individu en question est, après quelques recherches rapides sur Google (Google est mon ami, il est ton ami aussi), non pas un malheureux binocleux que j'aurais abordé, sexuellement parlant, au détour de quelque recoin sombre de la BNF, mais un thésard en fin de peine qui soutient sa thèse deux jours avant la mienne, avec ledit membre du jury qui doit être également l'un de ses pré-rapporteurs. Gentil au demeurant, pour le moment. Je ne prononcerai de jugements définitifs sur les membres de mon jury qu'après lecture des rapports de soutenance.
Par contre, en poussant un peu mes investigations, par simple curiosité évidemment, j'ai vu que ce thésard allait soutenir une thèse faite en 2 ans. Comme quoi, il y a des gens beaucoup plus intelligents que nous, qui faisons en moyenne notre thèse en 4 ans. Je suis très moyenne comme fille et pas agrégée du tout. Dans le même temps, j'aurais du, si j'avais été plus intelligente, rédiger deux thèses. Par contre, à la différence de monsieur Marcel T., je n'ai pas dans mon jury un sympathisant de "Laissez-les Vivres" (et toc! Oui, je sais, c'est vil, mais sur le coup, ça soulage).
Et puis, non, je le répète, je ne suis pas aglomérée (agrégée, c'est pareil, ne mouftez pas!) comme ce petit génie, car je refuse d'aller servir la France dans un collège en ZEP (d'ailleurs, je suis bien placée pour savoir que c'est dur, j'étalais personellement et courageusement la colle transparente sur les chaises de ceux de mes professeurs qui mesuraient moins de 1m50 ou qui avaient plus de 60 ans). Je ne ferai pas don de ma personne à la France. Je refuse de devenir aigrie comme Mademoiselle L. "prof de math consciencieuse dans un collège pourri" qui tient un blog de ses petites mesquineries et de celles de ses élèves et de leurs cartouches d'encre bleue Waterman:

"Les méchants de 4ème 4 ont été bluffés, je crois, de me voir revenir ce matin, car ils croyaient m'avoir anéantie - ils s'étaient vraiment bien amusés -. Ils me regardaient avec des yeux ronds et demandaient si c'était bien moi qui allais leur faire cours et pas la Principale Adjointe... Mais elle ne s'est pas montrée. Alors ils ont bossé, contrairement à vendredi. ("Ouah, j'comprends !" s'exclamaient Nicolas et Samantha) Je suis restée au fond de la salle et les ai fait passer un par un au tableau. Ils n'ont pas bronché."

J'imagine d'ici la méchante prof de biologie du film P.r.o.f.s. (un navet avec Bruel et Luchini, très justement sous-titré le pire est au programme; le réalisateur ne croyait pas si bien dire). Sauf qu'en math comme à l'université en sciences humaines et sociales, on ne peut pas électrocuter ses élèves. Et c'est bien dommage, avouons-le.