26 novembre 2006

Le petit Nicolas en thèse

Une petite page très drôle sur le Petit Nicolas en thèse. Très drôle tellement ça aurait pu être de moi. Ou peut-être est-ce l'inverse. Je vais donc éviter de faire la même chose avec les BD de Reiser ou Wolinski ("Gros Degueulasse soutient sa thèse - vol I. ") mais vais par contre reprendre mes vieilles planches de Snoopy, le chien philosophe.

20 novembre 2006

Eliminatoires

Bon, pour la seconde année consécutive, voilà le stress des qualifications qui commence. En fait, il n'a jamais cessé depuis un an, mais pour faire la fille qui s'en fout, je dis que ça ne m'affecte pas du tout quand des amis me disent "ah... tu as untel ou untelle... il/elle est imprévisible". Même pas mal. Pas affectée du tout. *DU TOUT*. Et puis je me refuse à céder à ce genre de discussion (qui ne m'affecte pas du tout, je le rappelle) digne d'une rentrée de 6e ("ah, tu as la vieille Brignon en français ? Fallait pas la prendre! elle a déjà electrocuté des élèves avec son vieux fer à friser! si si, j'te jure!").
Et puis, c'est décidé, si je ne suis pas qualifiée cette année, je renomme mon blog "le blog de Mademoiselle Médiocre" et je me suicide aux mi-cho-ko en direct à la Staracademy devant un parterre d'enfants médusés qui ne feront, du coup, jamais de recherche. Ca risque de prendre du temps, mais voilà comment on se venge de l'ingratitude de la recherche française. D'ailleurs, j'ai mes entrées (à la Starac, pas dans la recherche) puisque ma concierge connaît très bien une copine de la soeur de Nikos Aliagas. Bref, les qualifications, ça marche pareil. Il faut trouver un(e) gardien(ne) d'immeuble (votre département, votre chez-vous, le chez-vous de vos parents, ...) qui connaisse la cousine d'un voisin du "membre qualificateur". Si vous fréquentez la même boulangerie de quartier, c'est gagné! (il faut entendre boulangerie au sens large ici, vous aurez compris).
Mais sinon, oui oui je sais... mon dossier est très bon, et tout le toutim et oui, je suis aussi la fille la plus intelligente et drôle au monde. C'est ce que mes parents me disent d'ordinaire quand ils veulent que je passe Noël/ Pâcques/ les fêtes de L'Aïd / Thanksgiving/ Hannoukah/ StNicolas/ LaToussaint/ avec eux. Je trouve que pour une famille d'athés, ils poussent un peu. Heureusement, il y a doudou qui me le dit aussi et qui ne me demande que des trucs sexuels en échange. J'ai juste peur que les membres du CNU ne soient intéressés ni par la première contrepartie, ni par la seconde.

14 novembre 2006

Y'a que la vérité qui compte

Mes petits loups. Je vous devais bien quelques nouvelles, depuis le temps. Je sais que vous attendez toujours ces petits billets caustiques comme on attend un peu chaque jeudi la sortie du Figaro Littéraire. Ceux qui savent que j'ai passé ma première critique dans un dernier numéro comprendront pourquoi je dis ça. Les autres pas. Pire encore, ils feront comme s'ils n'avaient jamais lu un seul numéro, alors que l'on sait tous très bien que le Figaro littéraire est très utile pour cacher les numéros de Playboy cachés sous son lit ou pour emballer les épluchures de batavia.
Bref, afin de rattraper le temps perdu, je vous dois quelques nouvelles extraordinaires qui vont ensoleiller votre semaine:
  1. J'ai repris les Mi-cho-ko chocolat noir (alors que j'avais arrêté depuis 6 ans au moins)
  2. Je suis la nouvelle copine d'Alain Delon (ne cherchez plus, c'est moi)

16 octobre 2006

Spamée par l'UMP

Encore un peu de pub ? Oui, merci bien. Et voilà que mon blog se fait empuber par le blog de Sarkozy, mais avec une publicité contextuelle des plus étranges...
Comme vous le voyez sur cette petite capture d'écran, le blog de Sarkozy est le blog des "chiens dangereux"...

12 octobre 2006

Une famille en Or

Daerden sur RTC Liège

La vie politique française vaut-elle la politique Belge ? Non, elle est beaucoup moins drôle. Je vous présente sur cette video Michel Daerden, et son fils Frédéric, heureux élus aux récentes élections provinciales et communales belges. Deux belles têtes de vainqueurs. Ministre régulier et multitâche du gouvernement wallon, reconnu pour sa lucidité aussi fulgurante que fugace, Michel nous ferait presque oublier les petites misères électorales françaises, ses Patrick Balkani et autres Alain Juppé...Bien-sûr, j'adore les Belges et n'aime pas les clichés, vous me connaissez. Et non, les Belges ne sont pas tous saoûls comme des Polonais. Mais je pense que les électeurs de Michel Daerden ne peuvent pas tous être des buveurs de jus de pomme.

11 octobre 2006

Bravo ! Vous avez gagné !

Vous avez gagné une superbe reproduction en couleur du calendrier de la campagne de recrutement 2007 (à découper selon les pointillés sous la surveillance d'un adulte)

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11 septembre 2006:
Ouverture de la campagne d'inscription sur la liste de qualification (10h, heure de Paris)
16 octobre 2006:
Clôture des inscriptions (17h, heure de Paris)
à partir du 14 novembre 2006:
Consultation du nom des amis-rapporteurs sur le site Antares
14 décembre 2006:
Date à laquelle la thèse ou l'habilitation doit avoir été soutenue,
Date limite de l'envoi du dossier aux amis-rapporteurs
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Voilà, je pense que tout y est. Bonne chance à tous!

26 septembre 2006

Paris brûle-t-il?

Pas entièrement. Mais ma cuisine, un peu. Oh, ... juste un peu, dans le four seulement, parce que j'avais eu le malheur de vouloir cuisiner, à mon retour en France, à 2h du matin. Ca m'apprendra à vouloir rentrer en France pour faire du zèle et de la recherche (gastronomique) avec du papier sulfurisé. Du coup, je me suis dit que, puisque je n'avais rien à faire d'important (oui, je mens, et alors ?), j'allais blogger ce petit incident. C'était ça ou vous parler de Céline Dion. J'ai pensé que vous préféreriez. Mon voisin n'était pas d'accord d'ailleurs, sur le terme incident, qui a appelé les pompiers par précaution, en ce disant qu'il était vraiment bien content que je sois rentrée en France. Je me dis maintenant qu'il aurait probablement préféré une note sur Céline Dion. Mais maintenant, je pense qu'il y a moyen de taper quelques euros aux habitants de l'immeuble, qui craignent maintenant légitimement pour leur sécurité, et qui seront très certainement prêt à me payer une livraison de pizza ou deux par semaine. C'est bien humain, après tout.
Deux bonnes nouvelles donc. D'une part, je peux être extrêmement dangereuse dans une cuisine, sans avoir particulièrement d'envies suicidaires. Ca, c'est déjà très chouette comme bonne nouvelle. D'autre part, l'art de la procrastination n'a pas de limite et s'exerce également très bien après la thèse. Et ceci constitue également un très beau message d'espoir pour de nombreux thésards à la dérive.
D'ailleurs, autre sujet d'importance désormais, la longue liste des visiteurs de ce site, arrivés ici (hier) en tapant dans Google "mon chien mange trop vite", ou encore "les chevaux aiment-ils les poireaux?" (authentique). Voilà, vous êtes bientôt 30 000 à avoir lu ces quelques mots en ayant tapé vraiment n'importe quoi dans Google. (Je vous aime, moi aussi). Pour ceux qui sont arrivés ici en se posant les vraies questions sur leur thèse, "puis-je commencer à rédiger sans caranougat?", "que faire lorsqu'il n'y a plus de coca au frigo ?", ou encore "faut-il s'abstenir de manger un sachet de Chamallow ou de Mi-cho-ko avant sa soutenance?", je répondrai que moi aussi, j'ai traversé ces épreuves difficiles.
Je me dis aussi que je vais prévoir un super gros lot pour le 30.000 e visiteur !

13 septembre 2006

"One way ticket... to the blues"

Oui, c'est aussi une superbe chanson de Eruption, un groupe qui n'existe plus que dans les souvenirs des vieux trentenaires (dont je ne suis pas encore). Quel dommage que le "one way ticket" ne soit pas autorisé pour aller aux Etats-Unis. Car malgré les difficultés financières qui ne vont pas manquer de voir le jour un jour ou l'autre (ah bah tiens, aujourd'hui par exemple), je resterais bien un peu plus longtemps que 15 jours... Comment expliquer cela à mon institution d'accueil. Je leur dirais bien "vous savez, je vous aime beaucoup, et vous aussi vous m'aimez beaucoup parce que je ne vous coûte pas cher, vu que vous me faites payer la moindre tasse de café ou la moindre photocopie, mais vous savez, je dois rentrer parce que l'argent vient de France et que je dois aussi être là bas pour travailler. Oui, je ne vous l'avais pas dit, mais maintenant, vous le savez et c'est trop tard pour changer (ha-ha-ha-ha * rire sardonique*)". Puis, j'irais voir mon gentil patron français et je lui dirais "Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps". Je me dis que c'est toujours bien de citer Victor Hugo pour avoir l'air plus intelligent. C'est probablement mieux que Eruption. Surtout depuis les Etats-Unis, où c'est tout de suite, gorgeous d'être français, et aussi a great pleasure to have you here, si j'ai bien tout retenu quand on m'a montré mon bureau. Bien sûr, je pourrais rester loin de la France très longtemps. Assez longtemps. En fait, disons un an ou deux si je rentre tous les 6 mois. N'exagérons pas, c'est déjà beaucoup.
Je marcherai les yeux fixées sur mes pensées (là, je continue, pour ceux à qui on n'a pas fait apprendre par coeur ce poème très gai de Victor Hugo à l'école primaire), Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, car c'est très calme. La tranquillité de l'endroit est juste perturbée par une ou deux sirène hurlante de camions de pompiers par heure, parce que les pompiers n'ont pas grnd chose à faire ici à part sauver les écureuil tombés des arbres. Le saviez-vous? L'écureuil est un animal stupide. Surtout les écureuil mâles. Il paraît même que ça ne se souvient même pas de l'endroit où ça enterre ses glands pour l'hiver. Un peu comme moi avec mon argent quand vient le temps de payer ses impôts. Aujourd'hui par exemple.
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées. Heureusement, il y a l'appareil à exercices que j'ai vu au téléchat sur la télé américaine... ça a l'air bien pour se redresser, et d'après l'explication de la dame, ça se range facilement sous un lit. Sous un grand lit (que je devrais acheter aussi parce qu'il y avait une super promo). Et puis, surtout que si j'en achète une, j'en ai une gratuite. Je devrais en parler à Doudou qui se voûte sur sa thèse, lui aussi.
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. En même temps, le soir est plein de social events où plein de gens seraient very pleased having met you (oui, having met me! vous vous rendez compte!).
Bon, les Etats-Unis, j'aime bien, surtout ici où j'ai un bureau, où j'ai du beau papier à lettre qui rend jaloux tout le monde, et aussi un beau casier à mon nom (et non, je n'ai pas une caisse pour faire mes besoins) et aussi des amis très sympas qui m'hébergent. Même que je peux avoir un esclave personnel payé par l'université pour faire mes recherches à ma place. Je pense que pour subvenir à mes besoins, et puisque je ne suis pas payée moi-même, je vais m'engager.

29 août 2006

Le Docteur Ruth vous répond

Comme j'ai remarqué que peu d'entre vous venaient s'échouer ici de leur plein gré, mais que vous étiez plutôt du genre à taper des bêtises dans Google, j'ai décidé de répondre à quelques questions trouvées dans les mots-clefs des visiteurs de ce blog.
Après tout, je dois bien ceci à mes lecteurs car il faut bien l'avouer, ce blog manquait d'un courrier des lecteurs sérieux. (attention, bientôt également un horoscope et un grand jeu de l'été en cahier centrale - à découper selon les pointillés, sous la surveillance des parents).
* Monsieur Robert, du Canada qui tape dans Google: "note en bas de plage trop longue word"
Certes, Robert, vos notes de bas de plage sont trop longues et vous vous faites injustement réprimander. Essayez donc de les faire sur les plages de la Croisette, beaucoup plus minces que les plages des côtes du Labrador. Votre directeur n'y trouvera alors plus rien à redire.
* Madame Micheline, de Malakoff, demande à Google si il est possible de faire un "postdoc avec enfants". Bien sûr Micheline! Vous pouvez tout à fait faire travailler de jeunes enfants dans le cadre d'un post-doc. N'oubliez pas alors de peu les nourir, de les faire travailler à plein temps pour un salaire de misère, mais toujours dans un endroit aéré. Car après tout, il est tout de même beaucoup plus gratifiant pour un jeune enfant de faire de la recherche que de piquer des jeans dans un sous-sol sans fenêtre!
*Un ami polonais de Varsovie demande à Google: "passer mon these". Wladislav, Vous n'êtes pas prêt. Pourquoi ne pas penser à un C.A.P. plomberie? Vous toucheriez trois fois le salaire d'un allocataire sans vous embêter à faire des études longues et ennuyeuses pour vous et votre entourage.
* Un jeune puceau de banlieue parisienne, récemment éconduit se demande quels sont les "lieux de drague sur Créteil Soleil". Tu l'auras compris, jeune jouvenceau, la réponse est "l'université". C'est d'ailleurs ce qui incite la majorité des chercheurs à poursuivre leurs études.
* Un étudiant déséspéré, se connectant de l'Ecole des mines de St-Etienne demande à la déesse Google comment "devenir prof après une thèse". Je crois que Google vous a justement renseigné. Comme vous pouvez vous en rendre compte à la lecture de ce blog: c'est une très mauvaise idée. Devenez plutôt ingénieur-réseau chez Club Internet.
* Un lecteur parisien a tapé enfin dans Google: "ater "code de la route"". Cher ami, si vous pensez que le fait d'être Ater vous autorise à enfreindre les limitations de vitesse, vous vous fourez le doigt dans le nez jusqu'à l'omoplate. J'ai essayé, ça fait très mal (L'amende! Pas le doigt dans le nez, vous alors! Vous êtes taquins, hein !)
* Enfin, aux multiples sollicitations concernant les avocats et la thèse, je suppose qu'il n'y a aucun rapport entre cette requête d'un habitant de Clichy: "être avocat et faire une thèse" et celle ci, d'un habitant de Bobigny, posée 2 minutes plus tard: "faire pousser un avocat". Par habitude probablement, Google renverra à ce même blog. Je vous donne donc la réponse ici: pour faire pousser une bonne thèse d'avocat, il faut un peu de soleil (un bureau près d'une fenêtre fera l'affaire), beaucoup parler (les thèses adorent, paraît-il), un terreau fertile, et beaucoup d'attention. Enfin, et avant tout, il faut aussi un bon tuteur! Car sinon, la thèse pousse de travers et c'est ridicule.
* Enfin, à cet ami canadien qui tape dans Google "l'herpès pas la fin", je souhaite bon courage. L'herpès, c'est comme les verrues plantaires ou la thèse, on a toujours du mal à s'en débarrasser sans un bon médecin.

26 août 2006

Mes vieux

Faut-il contrarier son directeur de thèse ? la réponse est "non", même si je n'ai pas eu besoin de le vérifier. Plus dur maintenant: faut-il contrarier l'un des deux profs "senior" qui vous engage pour un post-doc ? C'est un peu comme si vous contrariez... je ne sais pas moi... Laurence Boccolini ? Mais attention hein... celle de la "spéciale catcheurs" du Maillon Faible !
Et puis, sinon, comment lui montrer que vous lui faites la gueule sans en avoir l'air parce qu'il vous a interdit de quitter le territoire en disant que la recherche doit se faire à domicile ? C'est son petit côté Sarkozy, en plus jacobin quand-même. Je me dis que je pourrais lui faire croire que je suis devenue sourde et muette: je n'aurais plus besoin de répondre au téléphone ni de parler. Reste l'e-mail et les sms. Oui, parce qu'il envoie aussi des sms désagréables pour me dire, comme la poupée qui fait non, que "ce n'est pas bien de partir à l'étranger pour autant de temps" et que quand on est petit, on doit encore demander l'autorisation à ceux qui ont notre garde. Et je suis en garde partagée entre deux profs seniors. D'ailleurs, pendant les vacances, je suis en garde partagée aussi . Et du coup, je ne sais pas quoi faire. Partir en douce sans rien dire au risque de verser dans les vacances-chômage si je suis démasquée comme Fantomette ? Un prof senior, c'est un peu comme la pendule d'argent du salon, qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non, qui dit, "je vous attends". Mais une pendule avec un beau cul, hein! Et ça, c'est mon petit côté Lindsay Lohan.

17 août 2006

"Sur la plage abandonnée..."

Je me disais que ces vacances seraient enfin les bienvenues, après les non-vacances pourries de l'été dernier, passées les fesses sur ma petite chaise en bois, aux pieds frêles et branlants (la chaise, pas moi, bande de nazes). Mais cette année, je suis grande et j'ai passé ma thèse, je peux donc légitimement souffler. Mais finalement, à bien y regarder, on se dit qu'à part quelques jours, on n'a même pas vraiment passé de vraies vacances à faire des tests à la con dans Cosmo ("êtes-vous sexuellement compatibles avec Doudou?", "serez-vous la plus belle pour aller à la plage?") et à regarder l'Ile de la tentation en mangeant des cônes Extrême Vanille aux éclats de nougat ou aux pépites de chocolat pour oublier que la vie est vraiment moche quand arrive le temps des vacances-chômage.
Et puis, finalement, l'Ile de la tentation, dont j'ai suivi tout de même quelques épisodes (mais c'était par hasard, parce que j'avais trouvé une télé allumée sur TF1 chez le dentiste ou le coiffeur), m'a aidé à relativiser: j'aurais pu être cocue devant la France entière sur une ile paradisiaque, alors qu'au lieu de ça, je rédige en hâte un dernier article pour une revue pornographique de science politique. Bon, j'avoue, il y a toujours de bons moments, comme celui où j'ai étalé de la crème solaire en dessinant une bite géante sur le dos de mon voisin d'oreiller, mais vous avouerez que cela a bien peu à voir avec la science politique. Alors que l'Ile de la Tentation est en prise directe avec mes intérêts stratégiques du moment: chaque épisode reprend en fait au moins 30% d'images déjà diffusées dans un épisode précédent. C'est rudement finaud, ça ! Et puis, dans les 70% restant, vous avez au moins 20% où des filles répondent aux questions idiotes d'une présentatrice idiote: Après le visionage d'une cassette sur un minuscule écran où l'on voit un mec en train d'embrasser une nana puis de l'emmener dans sa chambre, la présentatrice lui demande: "Emeline, je vous ai montré des images de votre copain Harry qui embrasse une tentatrice, qui couche avec elle et qui dit qu'il ne vous aime plus. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez vu sur ce film ? ". Et la candidate de répondre sans s'énerver: "eh ben, euh... j'ai vu mon copain qui embrassait une tentatrice, et qui couchait avec elle,... et aussi il disait qu'il ne m'aimait plus". Merci bien, on avait vu aussi. Voilà. Et ces images seront diffusées au moins 4 fois dans l'émission, puis 3 autres fois dans les prochains épisodes.
C'est assez simple, je fais pareil: je recycle ma thèse en articles et ne propose jamais plus de 40% de contenu inédit. Et le mystère sera au rendez-vous, croyez-moi! "Notre candidate sera t-elle qualifiée à la session 2007?", "Quelles seront alors ses chances d'intégrer une université dans l'année?". Je ferai bien une saga, à la Lelouch, un Super-8 en épaulé-jeté et en proposant un montage façon sitcom ou télé-réalité, avec voix-off bien-sûr. Je ferai la couverture de TéléZ. Et enfin, on découvrira mes frasques dans Voilà, Gala ou Closer: "Elle lit Foucault en cachette sur la plage municipale!"

12 juillet 2006

Thèse, Antithèse, Barthez

Enfin, le foot est fini et le journal de 20h commence à 20h00. Avec des informations à la pelle sur le foot, la suppression du certificat médical prénuptial, et la réduction du nombre de courriers dans nos boîtes aux lettres (sauvez des arbres, faisez des blogs!) et un grand dossier principal sur la démocratisation du spa et les massages aux raisins. Exit les petits vieux retrouvés tout déséchés sur les aires de repos de l'autoroute A6 (c'était un sujet pour le début de la grande migration estivale). Pour demain, je prévois un sujet spécial sur les futurs dégats du défilé du 14 juillet sur les pavés parisiens, ainsi qu'un reportage poignant qui va vous empoigner sur les 18% de recalés au bac. Avec tout ça, le grand public est tenu dans l'ignorance du calvaire estival de pauvres thésards scoliosés, le dos courbé à longueur de journées sur un manuscrit ou un pc mal ventilé qui rendra de toute façon l'âme pendant l'été (tiens, ça rime. Je vais me mettre au slam et je prendrais comme pseudo Grande Docteur Malade, sans e parce que la féminisiation des mots n'a jamais fait pas frissonner mes ovaires). Bref, "cela n'arrive pas qu'aux autres" (n'essayez pas! non! n'essayez pas!). Moi-même qui vous écrit, et alors que je m'entendais très bien avec mon Toshiba, il m'a lâché sans un éclat de voix ni bris d'assiette. L'ingrat. Je lui avais pourtant offert l'asil à son retour des Etats-Unis (c'est surtout qu'il était 50% moins cher qu'en France), malgré son clavier qweerty, ce qui est quand-même sympa, vous avourez. Avec tout ça (la canicule, c'est bien la faute au gouvernement), et avec l'approche d'un départ non financé par la République, je me vois contrainte de lancer bientôt une grande opération THESOTHON. Oui, votre générosité fera avancer ma recherche, alors préparez-vous à donner. "Donnez des sioux".

30 juin 2006

L'école est finie !

C'est la fin de l'année. Et comme à chaque fin d'année, on corrige des copies, on rend les notes, on dit aux étudiants qu'on a été très contente de les avoir, qu'on ne les oubliera jamais et on espère qu'ils vous feront de petits avions en papier avec un petit mot dessus, qu'ils laisseront s'envoler de la fenêtre de la classe, avant que de mettre le feu à l'université, par dépit. Bon, ça n'arrive jamais bien-sûr et c'est bien triste. Mais parfois, il y en a un ou deux qui vous regardent avec de grands yeux humides, qui semblent presque vous dire "au revoir monsieur le professeur" (oui, "Adieu, Monsieur le Professeur", comme dans la chanson de Hugues Auffray, alors que dans la vraie vie, c'est "Salut, vous êtes la secrétaire?", si vous êtes une femme). Bon, en fait, c'est surtout que les deux étudiants qui pleuraient presque avaient été pris en train de recopier tout Wikipedia en lieu et place du commentaire de texte personnel à faire à la maison... En plus, Wikipedia! en L2!... alors qu'on enseigne aux élèves à l'utiliser dès la 6e, c'est dire si ça valait 00/20. Et puis, je suis rassurée pour les avions en papier et les petits mots, que nous avons utilement remplacés par les fiches d'évaluation des enseignements et, où à la question "Quels sont les points forts de votre enseignant?" nous obtenons un nombre impressionant de "Elle a un physique agréable / Elle est bonne !". Merci les enfants, je suis très touchée.
Brif, bref, c'est la fin de l'année, et je ne sais pas vous, mais moi ça me donne l'envie de faire un spectacle de fin d'année, comme au retour de ma classe de neige de CM2 où je m'étais essayée pour la première fois aux rôles de composition (un arbre muet dans une pièce de Marcel Aymé, c'est dire si j'avais brillé).
Lors de mon exil américain, pendant ma thèse, j'avais trouvé qu'un spectacle de début d'année dans un département de science politique, où les étudiants imitaient et se moquaient de leurs professeurs, avaient été une très bonne idée. Les professeurs y assistaient et riaient beaucoup. Au début. Et puis après je me suis dit que c'était finalement risqué au début de l'année, surtout pour les étudiants.
Quoi qu'il en soit, j'ai toujours rêvé de faire un grand spectacle de fin d'année, avec profs et élèves, où les uns se moqueraient des autres et parfois de soi, et où on finirait tous par chanter des chansons contre la guerre et la faim dans le monde, sur la musique de Champs-Elysées. J'avais cette idée depuis longtemps, lorsqu'hier, à la faveur d'un concert où l'une des maîtres[ses] de conf' de notre département jouait, ma voisine de droite, du même département, m'avoua avoir eu une idée similaire. Tous les jours, sur le périphérique, en voiture et en chemin vers la fac, elle imaginait le spectacle de fin d'année du département. Imaginez le choc ! Quelqu'un qui pense la même chose improbable que vous depuis des années. Je ne sais si on avoue ces choses là à la faveur de quelques bières, mais je ne l'aurais jamais dit moi-même.
Car j'avais aussi imaginé la scène depuis longtemps. La moitié du département, les plus de 60 ans, entonnerait des chants de la Guerre civile espagnole et le Temps des Cerises. On aurait bien-sûr refusé que les profs de droit se joignent à nous et nous jouent de petits sketchs de Thierry Le Luron ("Vous saviez que Jacques Chaban-Delmas était champion de France vétéran en tennis?" *rires* ) ou des scenettes tirées de La Cage aux Folles. Les faux jeunes fredonneraient du Michel Delpech (Wight is Wight) et du Alan Stivell, Monsieur-Belles-Fesses montrerait ses fesses (fantasme personnel, désolée), et les vrais jeunes hurleraient des chansons des années 80, des génériques de dessins animés et des chansons sexistes, parce que la nostalgie ça va bien un moment et que, oui, tout se perd ma bonne dame.
Ceci étant dit, on pourrait même faire payer l'entrée, récupérer l'argent et renflouer notre M2 recherche qui, comme tous les M2, n'est plus financé par le ministère. Ca serait génial -mais si!- on passerait chez Ardisson, habillées en vamps, et on finirait par faire des strip-teases sur du Donna Summer, comme dans The Full Monty, pour financer un nouveau M2 professionnel, payer des vacataires et rembourser les frais de colloque ! J'ose même imaginer qu'un jour, les enseignants du département de plus de 50 ans soient obligés d'apprendre à danser un pogo ou un ska...(c'est normal, les enseignantes du département comprennent déjà en grande majorité la règle du hors-jeu). Enfin, pour finir ce post un peu long, dear friends of my blog, dear colleagues, permettez-moi de citer une grande philosophe-à-couettes:
Quand on se voit, on se tutoie gentiment
Di doua di di doua di dam di di dou
On est sincère, on chante et on danse tout le temps
Di doua di di doua di dam di di dou
Vous les copains, je n'vous oublierai jamais
Di doua di di doua di dam di di dou

23 juin 2006

"Mon chien a mangé mon article"

Je ne savais plus quoi dire pour justifier un retard de 6 mois à rendre mon article. Alors j'ai passé en revue toute la série d'excuses débiles que les étudiants avaient pu me sortir depuis quelques années, en incluant celles que j'avais moi-même données en primaire: le crash de mon disque dur, le caniche enragé qui mange la copie en bavant, l'unique stylo de la maison qui refuse de fonctionner, la grand-mère qui meurt pour la énième fois, un frère qui réclame ma moëlle osseuse ou un rein, etc. Puis j'ai vu que je passais plus de temps à réfléchir sur ma prochaine excuse qu'à écrire l'article en question. Et donc, selon le bon vieux principe "plus j'écris moins vite, moins j'avance davantage", je m'y suis mise, enfin. Enfin, c'est surtout que le monsieur du colloque n'était pas content et commençait à s'impatienter. Il l'aura donc pour demain car moi, quand on me demande quelque chose, je réponds toujours, même si ma grand-mère bave et mange ma copie, que le seul chien de la maison refuse de fonctionner, que mon rein (le gauche) subit régulièrement des erreurs fatales au démarrage. Ca s'appelle l'abnégation, parce que je suis comme ça moi; ça me vient naturellement (et fuck les constructivistes). Et donc je me lance ce soir, après le match de foot (promis !), dans la première prose de plus de trois pages avec notes de bas de page que j'écris depuis la fin de la thèse, dossiers de post-docs inclus. D'ailleurs, à propos de post-doc, je pars l'année prochaine (merci à l'ingrat Monsieur Lavoisier de ne pas m'avoir donné de financement) en espérant compléter mon premier financement par un hold-up sur les tirelires des parents des riches petits enfants américains qui veulent apprendre le français avec une indigène. Et j'en profite pour dire à Clotilde Cannard, celle à qui j'ai craché dans le plumier en 5e parce que, d'un grand coup haineux, elle avait enfoncé la plume de son stylo dans le gras de ma main, que si elle veut passer me voir, "en bonne copine", elle peut toujours crever, un compas planté dans l'oeil.
Et comme dans cette chanson de Arthur H en duo avec M., je reviendrai, emplie de l'esprit des pionniers et je descendrai calmement tous mes vieux ennemis du CNU ! Fear ! Làlàlàlàlà-lààààà....
Nous irons vivre libres,
dans un pays sauvage,
et nos armes seront
l'amour et le courage..."

27 mai 2006

Pink Inside

O joie, ô désoeuvrement suprême: voilà, ami lecteur, que tu peux désormais écouter mes musiques préférées (aucune musique classique ici, j'ai pensé que tu n'aimerais pas). C'est le radioblog, sur la droite, là. Oui, là. J'ai voulu rendre une sorte d'hommage à tous les mecs que j'ai plaqué et qui ont du les écouter en pleurant et en pensant à combien c'était bien avec moi. Il y a surtout des chansons en mineur, de Pierre Perret à NTM. Parce qu'on pleure mieux en mineur et qu'il n'y a pas besoin d'avoir fait 10 ans de solfège pour le savoir. Enjoy your meal !
NOUVEAU Ecoute aussi mes morceaux préférés sans pleurer en écrivant ta thèse et en t'essayant à l'analyse de discours musicaux. Car comme l'affirme l'herméneutique de Quentin Skinner, si bien transcrite par James Tully, il n'y a pas de petites sources. Ainsi, au delà mon attrait certain pour la musique ringarde des années 80, vous aurez compris au passage mon égale préférence pour la répétition légère dans les intitulés des chansons: "Madrid, Madrid" (Nilda Fernandez), "Yéké Yéké" (Mori Kanté), "Bang Bang" (Nancy Sinatra) "Réaumur-Sébastopol, Réaumur-Sébastopol" (ligne 9).

14 mai 2006

"My Home Sweet Elite Home"

"Alors, bienvenue chez nous. Si vous choisissez de venir ici, chez nous, l'année prochaine,... Alors ici nous avons deux salles dont une de réunion avec des tables en U, un secrétariat et aussi 2 paper boards. La boîte à craie est dans le placard du fond et la clef des toilettes propres dans le petit meuble, là. Nous n'avons pas encore de secrétaire, mais si on s'y met tous, alors on pourra fonctionner normalement, c'est certain."
Evidemment, dans une situation générale moins précaire, on aurait du mal à recruter, aussi bien des étudiants que des enseignants avec ce genre de discours de bienvenue. Du genre de celui que l'on peut faire lors des journées "portes-ouvertes à l'Université" (oui, mais pas trop ouvertes pour les portes coupe-feu, parce qu'elles sortent de leurs gonds, là, on attend le passage de la commission de sécurité pour l'année prochaine, là ils sont débordés).
Notre Home Sweet Home nous fait rougir de honte parfois, mais finalement, tout le monde s'en accommode très bien. Jusqu'au jour où l'on va voir comment cela se passe dans une fac de province. Pire, jusqu'au jour où l'on va voir une fac à l'étranger.
Et puis, on se rend compte que les problèmes matériels ne sont pas ceux qui donnent lieu à la description la plus drôle et aux Open Day Speeches les plus controversés. Un exemple très drôle ici chez nos amis de la L.S.E. Bon courage à son rédacteur, qui, depuis, est un peu sous la pression de sa hiérarchie...

08 mai 2006

Pressure

Je n'imaginais pas que lorsque je regardais Génies en Herbe sur FR 3, je m'entraînais en fait à devenir une accro de Questions pour un champion, dont la formule beaucoup plus individualiste me séduit davantage ("Vous avez gagné, les autres sont tous des cons mais gagnent quand-même un dictionnaire"). Je n'ai jamais joué à Génies en Herbe autrement que chez moi toute seule et sans botins pour accéder aux buzzers trop hauts pour ma petite taille. Et je gagnais tout le temps, bien-sûr. Mais impossible d'en faire plus et d'aller forcer ma classe à concourir pour un jeu où j'aurais dignement représenté le collège Henri Beaumont d'une ZUP de province. Le jeu opposant deux équipes de 4 camarades, impossible en effet d'associer mes réponses à celles de cette idiote de Clotilde Cannard ou à celles encore plus crétines de Cédric Mahieu, le cancre de la classe qui nous faisait néanmoins beaucoup rire lorsqu'il rendait ses feuilles de dictées pliées selon la toute dernière mode de l'origami niponne.
Non, ce que je préférais de ce jeu, ce n'était pas l'esprit d'équipe ("un esprit pour une équipe", comme dans le rugby ou le foot, ce qui fait assez peu par joueur), mais le générique, recomposé probablement par Charly Oleg sur orgue Bontempi, à partir d'une chanson de Billy Joel (Pressure), Billy, l'inimitable interprète de Honesty.
I'm sure you'll have some cosmic rationale
But here you are with your faith
And your Peter Pan advice
You have no scars on your face
And you cannot handle pressure
Pressure, pressure
Et aujourd'hui, c'est toujours la même chose. Je supporte mal l'idée de devoir rédiger bientôt un rapport à 4 mains dans le cadre d'un post-doc avec quelqu'un qui ne supporte pas bien "la pression" et l'inhumanité de la recherche en science sociale. Comme quoi, tout se tient.

03 mai 2006

"Zen"

Ceci est un Daruma. Une petite poupée japonaise de papier maché, posée comme un culbuto à côté de mon canard en plastique rose (merci Rx :-) ).
Pour avoir trop prié "en boule", pendant 9 ans face à un mur, Bodhidharma perdit ses jambes et ses bras. Privé de paupière pour s'être endormi en méditant, le daruma possède deux yeux blancs que l'on doit colorier. Oui, tout à fait. Comme les playmobils. D'abord un oeil (le gauche), en faisant un voeux, puis l'autre lorsque le voeux s'est réalisé.
Mais dans la vraie vie, Bodhidharma a un regard bleu irrité car il n'aime pas quand on le dérange dans ses méditations. Curieusement, allez savoir pourquoi je me sens assez proche de cette petite figurine. Je n'ai pas encore perdu mes jambes et mes bras à force de recueillement sur mon sujet de thèse, mais j'ai probablement développé les qualités propres aux abonnés de la liste de l'ANCMSP: baisse de la vision, apparition de doigts surnuméraires permettant de taper encore plus vite à l'ordinateur, ainsi que bien d'autres qualités plus utiles encore, qui me permettent désormais de pouvoir sauver le monde sans même qu'il s'en rende compte (je n'aime pas faire mon intéressante).

07 avril 2006

"Le petit chat est mort"

Je me dois d'annoncer ici une bien triste nouvelle. J'en gardais le secret depuis trop longtemps, mais il faut que j'avoue enfin la vérité. Des bulletins de santé truqués depuis plusieurs semaines, des absences prolongées dans ce blog alors qu'il y draînait pourtant de nombreux lecteurs, intéressés par sa vie trépidante et son pot trop grand... J'ai l'immense douleur de vous faire part du décès de mon noyau d'avocat, décès survenu dans la nuit du 20 février au 25 avril, suite à un manque d'eau évident. Mon avocat aura tout de même vécu près de plus de 6 mois, dont 5 dans un état végétatif avancé, ce qui en âge avocat et hors climat tropical (je pose 3, je retiens 7), équivaut à 92 années humaines. Avant d'expirer, lq pquvre petite chose frétilla une dernière fois en fronçant son unique feuille, et se laissa tomber en criant dans un dernier souffle qui semblait vouloir dire "Retrait! Retrait! Retrait du CPE!".
Une dure vie de combat s'achève, mais un puissant appel à la résistance s'élève. Sachons nous en souvenir et nous en montrer digne.

03 avril 2006

Naturalisons.

Apprenons à bien naturaliser les identités:
Leçon 1: L'anglaise a la classe naturelle d'une Maria Carey, mâtînée du cuissot d'une Maïté.
Bon, heureusement que les anglais font de la bonne musique (mais pas toujours de bonnes paroles).
La selection du mois: (format Real player)
- Kubb - Wicked Soul (UK)
- Robert Post - Gone none (UK)
- System of a Down - Such a lonely day (Calif., parce que j'ai envie et que la mélodie est aussi bien que les paroles sont ridicules)

Leçon 2: Les Belges sont gentils, ont d'excellents chanteurs et ont inventé les French Fries. Ils ont encore des colonies en Afrique.

Leçon 3: Les françaises embrassent très bien et sont irrésistiblement sexys.

02 mars 2006

Procrastination, suite et pas fin.

procrastination C'est mal, je sais c'est mal, je sais c'est mal, je sais c'est mal, je sais c'est mal..., je sais c'est mal, je sais c'est mal..., je sais c'est mal, je sais c'est mal..., je sais c'est mal, je sais c'est mal..., je sais c'est très très mal, je sais c'est mal..., je sais c'est mal, je sais c'est mal..., je sais c'est mal, je sais c'est mal..., je sais c'est mal..., oui, je sais c'est mal, je sais c'est mal..., je sais c'est mal, je sais c'est mal..., je sais c'est mal, je sais c'est mal..., je sais c'est mal, je sais c'est mal...mais je peux pas m'en empêcher et je pense à mes ami(e)s qui cherchent aussi souvent en vain de quoi ne pas travailler...

27 février 2006

Quand Google devient cynique...

C'en est presque drôle. Un désamiantage des poules et des canards français. C'est ça qu'il nous faudrait. Du coup, autant envoyer nos canards malades et tous les animaux de la ferme à des petits enfants pauvres. Je trouve que cette pub google, diffusée au dessus du post du 23 février, intitulé 'les chercheurs atteints de la grippe aviaire", est d'un cynisme assez désopillant. Finalement, le porte-avion Clémenceau, c'était un peu le "cadeau solidaire" de la France à l'Inde. Une sorte de gros gâteau un peu périmé que l'on offre à des amis quand ils viennent grignoter à la maison, parce que ça nous donne mauvaise conscience de le jeter à la poubelle, mais qu'on l'aurait quand-même jeté si ça avait été pour nous. (ps: que mes amis se rassurent, je n'ai jamais eu ce genre de problème avec les gâteaux parce que je m'arrange toujours pour les manger avant qu'ils ne débarquent).
Mais en même temps, est-ce que ça se fait de refuser un cadeau en pleine période de Saint Valentin ? Je vous le demande !

23 février 2006

Les chercheurs atteints de la grippe aviaire

Il y a des symptomes qui ne trompent pas. Une déprime qui dure un peu trop, de la fièvre, des période de stress intense et d'activités désordonnées. C'est le H5N1 qui couvait en fait depuis longtemps mais dont la période d'incubation n'était pas encore bien connue du gouvernement.
Comme cette année, nous n'avons pas de 29 février, c'est le 28 février que la grande manifestation de protestation contre la prochaine "loi sur la recherche" se déroulera en plusieurs endroits de notre doulce France. A Lyon par exemple, un enterrement symbolique s'opèrera place Belcourt, où chacun pourra amener un objet qui représente son objet de recherche ou sa discipline. Inutile de vous dire que ce jour là, ceux des chercheurs en science politique qui défileront aimeraient bien enterrer vivant les auteurs de ladite loi, comme le fut Michel Strogoff dans le désert... C'est marrant, parce que justement, je me rappelle très bien du film adapté de l'ouvrage de Jules Verne, avec Curd Jürgens - que je trouvais bien mais un peu âgé pour incarner un officier de 30 ans. Il avait réussi à faire croire à tout le monde, sauf à sa vieille mère, qu'il n'était pas si aveugle qu'on le croyait... J'ai toujours pensé que c'était dangereux de faire semblant de ne rien voir.

22 février 2006

On m'aurait menti ?

Depuis que je suis petite, on me répète sans cesse qu'il faut bien travailler à l'école; que si je travaille bien, alors je pourrais avoir double ration de blédine. Plus tard, on avait acheté ma bonne volonté avec des babioles et le Journal de Mickey. Parfois, quand j'étais très sage et que je ramenais de bonnes notes, on remplaçait le Journal de Mickey par Pif Gadget. Même si, à l'époque, je ne comprenais déjà pas tout des aventures potagères du conconbre masqué, les gadgets de Pif étaient des plus élaborés: en vrac... les pois sauteurs venus de pays amis - Cuba-, un pistolet Colt à flêchettes (à n'utiliser qu'en milieu bourgeois), le stylo qui couine (pratique pour corriger les partiels ou prendre des notes en colloque), la machine à faire des oeufs carrés (là, c'est con, je ne sais pas quoi mettre), et Francette, la rainette gobe-francs (ça ne s'invente pas... vive le néo-keynésianisme). Ce que mes parents n'avaient pas prévu, c'est que Pif Gadget me familiarise dès ma plus tendre enfance avec des engagements politiques marqués, puisque, petite déjà, je m'interrogeais sur l'avenir de la vente de la presse engagée en pays socialiste. Ces questionnements ne m'ont pas quitté, même si les gadgets ne sont plus ce qu'ils étaient (qu'on ne vienne pas me demander ce qui explique la défaite de la gauche...).
Et aujourd'hui, plus rien. Plus de Pif Gadget quand je ramène de bonnes notes. Et surtout, je me rends compte que mes parents m'ont menti. Que ce n'est pas parce qu'on fait des études et qu'on les fait pas trop mal qu'on en est forcément récompensé de ses efforts et de ses soirées passées à ne pas faire de soirées. A côté de ça, la petite Clotilde Cannard qui avait de vilaines notes et qui ne s'intéressait qu'à des jeux de filles dans la cours de récré a eu son BTS depuis bientôt 10 ans en ayant redoublé 5 fois, et gagneaujourd'hui trois fois mon salaire en tant qu'esthéticienne-conseil chez Yves Rocher.
Pour me consoler, certes, avec l'après-thèse, je me prépare à vagabonder - si j'y arrive. Je suis toujours un peu "un enfant du monde" comme l'annonçait fièrement et de façon prémonitoire la main de Pif, collée à l'arrière de la petite Fiat familiale. Un enfant du tiers-monde de la recherche qui comme "Nazim, [est] au travail depuis 7 ans" nous dit le n° 1 de Pif Gadget (nouvelle série), 2004, p.13. En exclusivité également, un grand reportage, "Quand je m'ennuie en vacances [je fais ma thèse]" (pp.82-83). Alors, toi aussi découpe selon le pointillé la main Pif donnée ici (fais bien attention à ne pas te blesser avec les ciseaux), et colle-la au dos de ta carte d'étudiant.

16 février 2006

Felindra, tête de Tiiiigreuh!

Bon alors j'étais déjà au courant de la mauvaise nouvelle par des voies syndicales: merci aux élus snesup et snejesaispuquoi du CNU pour m'avoir envoyé un papillon dans une enveloppe recyclée pour me prévenir que je n'étais pas qualifiée en section xx - ce dont je me doutais un peu - une semaine avant que le résultat ne soit disponible sur Antarès. Je suppose que je vais devoir payer une cotisation pour cette bonne nouvelle ? En tout cas, je vois aujourd'hui, non sans indifférence, ma "non qualification" en section xx apparaître sur mon écran. Et comme je suis d'humeur freudienne, j'ai décidé de "tuer les pères".
Il paraît que les résultats de la qualification en sociologie sont pour bientôt, si ce n'est déjà connnus eux-aussi... Pour ceux qui angoissent... je vous présente le défouloir. A défaut d'épingles et de poupée (par ailleurs disponible en version Foucault ou Giddens sur ce site ), une petite séance de morphing sur nos illustres maîtres (suivre le lien du défouloir, puis cliquez et étirez l'image) nous fera le plus grand bien.

14 février 2006

Saint-Valentin, poils aux mains.

Vraiment pas grand chose à dire sur cette journée noire. Je voulais contribuer à ma façon à l'esprit festif de la Saint-Valentin... (Maurice et Patapon, tiré du Charlie Hebdo d'octobre 2002).

10 février 2006

Jouez votre qualification au Poker

Bientôt les résultats des qualifications aux sections 19 et 04 du C.N.U. Pour détourner votre attention de la douleur, venez plutôt jouer au poker votre future carrière d'enseignant-chercheur en science politique. J'ai fait les cartes avec mes petites mains, en y mettant un condensé de tout ce que j'avais vu du petit monde de la recherche, entre insomnies et fins de mois difficiles. Et puis cela vous fera patienter jusqu'à la réouverture du site Antarès (en "panne" du 8 au 15 février", c'est-à-dire très exactement au moment où il aurait pu devenir utile).
Vous partez avec une bourse faramineuse de 100 $, généreusement offerte par les Trustees de la Foundation for a Better Wonderland. Une palpitante aventure sur fond de place du Panthéon...
N'hésitez pas à laisser en commentaire vos plus belles combinaisons (je viens de faire un brelan de rois, avec Derrida, un Schtroumpf, Bourdieu, Rousseau et une tirelire capitaliste).
Je sais que cette phrase dernière va paraître étrange à ceux qui la prendront en cours de route...
Bonne chance à tous !

09 février 2006

Réglez tous vos problèmes avec l'avion en papier

Vous avez quelques pages de thèse à finir de rédiger mais vous ne savez pas comment trouver une bonne excuse pour vous en dispenser ? Ménage, courses diverses, poste ou sécu... déjà fait. Se laver les cheveux, aller aux toilettes, pareil.
N'ayez crainte. J'ai plus d'idées qu'il n'en faut pour vous faire renoncer à commencer à travailler pour l'année (je ne dis ça que pour vous dédouaner de vos propres pulsions car si vous aviez commencé à travailler aujourd'hui, vous ne seriez pas en train de lire ce blog, n'est-ce-pas?)
Bref, je travaille, moi, à des choses utiles à l'humanité. Vous ne savez pas comment occuper vos journées pour éviter de faire votre thèse? Vous appréhendez la Saint-Valentin car vous ne savez plus comment prouver à l'élu(e) - ou plutôt aux élu(e)s de votre coeur que vous êtes l'homme/la femme/le cobaye (rayez la mention inutile) de sa vie/de leur vie. Vous étiez perdu dans ces réflexions comme un chihuahua sans collier quand vous vous dites, une fois de plus, que plutôt de faire votre thèse, vous auriez aussi bien envie de pisser sur les pots de fleur de votre voisin du dessous qui joue de la batterie à 3h du matin, parce que c'est là que l'inspiration lui vient (et qu'en matière d'inspiration, vous aussi, vous savez qu'il ne faut pas la déranger quand elle vous vient... et là par exemple, elle ne vous vient pas du tout). Je viens vous sauver du désoeuvrement qui vous gagne irrésistiblement et j'apporte une solution tout-en-une aux douloureux problèmes évoqués plus haut.
Que n'avez-vous songé plutôt à fabriquer un bel avion en papier qui, une fois plié, saura porter votre mine réjouie à l'élu(e) de votre coeur ou votre message de mécontentement à un voisin que l'on imaginera pour l'occasion fort défait par tant d'ingéniosité.
Suivez les instructions ici et ajoutez le message de votre choix à l'intérieur de la feuille. Avec ça, si vous n'êtes pas "the impredictible one" de l'année... alors je renonce à ma condition de fille superficielle.

04 février 2006

C'est Jésus qui te parle...

1 - Partir à l'étranger tu devras,
2 - Inventer rapidement un bon sujet de recherche tu sauras,
3 - Ne toucher aucun salaire, tu accepteras,
4 - Sans couverture sociale tu survivras,
5 - Aucune indemnité chômage tu n'auras à ton retour,
6 - Aucun cumul de bourse tu n'auras*,
7 - Publier ta thèse gratuitement chez *beeeep* tu accepteras,
8 - Et même le remercier chaudement pour avoir accepté ton manuscript minable tu n'oublieras,
9 - Financer tes participations aux colloques sans être remboursée tu accepteras,
10 - Garder le moral tu devras.
Jesus a inventé un monde à son image, ce qui n'est pas flatteur.
* dotation des post-doc Lavoisier: en gros, 1000 euros par mois au mieux (pour une ville universitaire où cela représente aussi le loyer mensuel... cherchez l'erreur).

02 février 2006

Le coin des bonnes affaires !

Demain, c'est le 5e Salon des thèses en Science Politique ! Youpi. Autrement dit, demain, on va discuter des tendances de la mode pour l'année 2005-2006, on va parler style, école et chiffon. Probablement par hasard, le salon des thèses tombe chaque année à peu près en même temps que le salon du Prêt à Porter où une Poupoune de ma connaissance travaille d'ailleurs (Poupoune, attention aux vieux messieurs qui achètent à la pièce en discutant le prix, en échange d'une petite tape amicale sur les fesses ! Oops... Je me rends compte à l'instant que cette remarque vaut aussi probablement pour le Salon des thèses).
Hmm... donc je recommence. Chaque année, l'Association Française de Science Politique organise un salon des thèses en Science Politique très prisé et fort utile pour connaître les dernières misères de la profession. Par hasard, il se produit en même temps que le salon du prêt à porter et en pleine période de soldes... (bienvenue au Hall d'Exposition de la Sorbonne!) et j'ai moi-même soutenu ma thèse pendant le Salon des Bonnes Affaires... -70% sur la jeune docteur dans le fond à droite !
Qu'en déduire ? Que la situation des jeunes docteurs en France équivaut un peu à la situation du petit pakistanais qui pique ses jeans pour 1 euro la journée ?

01 février 2006

aaaaaAAAAAaaaaahrhg !!!

(Je n'étais pas inspirée pour le titre aujourd'hui). Ce matin, un grand malheur est arrivé. Au réveil, alors que je me dirigeais vers la glace de la salle de bain (j'aime bien regarder mon air réveillé et chiffonné le matin dans la glace et ma coupe de cheveux façon pétard mouillé) quand une chose me glaça le sang. Au beau milieu du menton, , oui là, une chose horrible: une excroissance d'obédience acnéique. D'un coup, mon sang ne fit qu'un tour. Je pensais être enfin débarrassée de ces satanés boutons. Mais peut-être m'étais-je trompé de diagnostic ?
J'ai sîtôt commencé des incantations préventives aux dieux Igor et Grichka afin qu'il ne me pousse pas un deuxième menton ou une troisième pommette saillante. Car en effet, comme vous le savez peut-être, parmi les théories novatrices soutenues par les frères Bogdanoff est aussi énoncé et prouvé que la thèse fait pousser le menton et les pommettes. (la preuve en image: avant - notez que l'un des deux jumeaux commence à sentir quelque effet pernitieux sur son menton, après la soutenance de sa thèse - après - notez l'individu témoin au Q.I. d'acarien qui se tient au milieu).
Des nouvelles dès demain de mon noyau d'avocat (aucun rapport) et de mon menton surnuméraire.

31 janvier 2006

Rechute

Les pages de gauche sont toujours moins appréciées que les pages de droite. C'est une règle qui ne souffre d'aucune exception lorsqu'on lit un livre. On aime toujours mieux la page de droite, celle qui se plie mieux, bien à plat, qui se photocopie mieux, bien à plat aussi.
Dès lors, puisqu'il s'agit maintenant de penser à la publication de la thèse, comment faire pour ne mettre que des pages droites dans un livre ? Parce qu'à moins de n'imprimer un livre qu'en recto, on ne s'en sort pas. On arrache une page gauche, et c'est le recto d'une page droite qui s'en va. Dilemne. Tout ceci me rappelle cette planche d'un album de Tintin, Coke en Stock peut-être..., ou le Capitaine Haddock se demande s'il va dormir la barbe sur la couverture, ou sous la couverture. Et finalement, il n'arrive plus à dormir du tout. Moi, c'est pareil. Sans être une femme à barbe, je n'arrive pas à imaginer comment faire une thèse publiée et composée uniquement de pages de droite.
Et je me retrouve à 3h du matin, comme aux plus belles heures des dernières pages de la thèse, quand soudain je tombe sur une redifusion d'une émission de Pascal Sevran sur France 2, pleine de vieux tout fragiles, de beaufs à pantalon en cuir et de chanteurs ringards qui moumoutent avec une main dans la poche de leur blazer. Il y a même Linda De Souza (qui n'est pas non plus une femme à barbe) qui souffre toujours beaucoup en portant sur son dos un sacré fado (ha-ha, ce que je peux être drôle parfois). Les redifusions de Pascal Sevran, c'est mon burden arendtien à moi.

22 janvier 2006

"j'vais les piler demain au criterium!" *

Fin de la tournée mondiale à l'Alpe d'Huez, il y a déjà une semaine de cela. Non, je ne suis pas tombée dans une avalanche, mais seulement dans une énorme marmite de fromage fondu où je me suis vue contrainte de renoncer assez rapidement - soyons lucide ma fille me disais-je - au régime entamé quelques jours plus tôt. J'y ai d'ailleurs perdu mon petit bout de pain ainsi que le bout de ma petite pique, ce qui est tout de même le top du top, vous l'avourez. Et enfin, je m'y suis perdue toute entière surtout. On a pu m'admirer dans mon anorak de l'ESF (un blouson rouge et blanc en gros) et me voir descendre sans peur de vastes pistes. Vertes, parce que j'aime aider mon prochain sur des pistes de débutants en leur montrant mon style "facile" et que c'est quand-même l'endroit le plus adapté pour montrer au monde entier qu'on maîtrise parfaitement le virage Stenmark. C'est un encouragement, une façon de leur dire "un jour, peut-être, vous skierez comme moi" ou encore "regardez comme skier peut-être agréable et comme tout semble facile". C'est fou comme ce petit séjour d'une semaine m'a fait du bien au moral. Mais je me rends compte maintenant que j'ai oublié de faire mention de ma 3e étoile dans la rubrique "awards"du CV de mon dossier de qualification.
* réplique tirée du film Les bronzés font du ski

03 janvier 2006

Ma grand tournée mondiale

Janvier commence, et après les propos rassurants de mon ex-directeur de thèse, je dois postuler pour des post-docs. Je l'aurais fait de toute façon et j'ai déjà cherché, bien sur, mais je ressens comme un besoin irrésistible de me trouver un point de chute pour septembre prochain, une fois que ma 2e année d'ATER aura expiré. Date limite de consommation du docteur en France: 8 mois après la thèse. Après "passe ta thèse d'abord", nous voici donc à "trouve toi un post-doc avant de revenir en France". Pleine d'énergie et d'entrain à l'idée de repartir à l'étranger pour un an, je me voyais déjà un peu (en haut de l'affiche) en train de monter un projet de Grande Odysée, façon Nicolas Vannier. A moi les étendues sauvages de l'Amérique ou du Grand Nord canadien. Voyons voir... biologie moléculaire, mmmh... medical school... mmmh... Modulation des afférences spinales durant la distension gastrique proximale... mmmh non, distale j'aurais candidaté tout de suite, mais proximale, ça a l'air chiant, c'est le cas de le dire.
Trois petits tours et puis s'en vont plus tard, voilà le résultat de mes recherches sur Internet. Sur environ 200 offres de post-docs... 185 sont réservés aux sciences dites "dures". Parmis les 15 offres restantes, 7 autres sont sous condition de nationalité (être américain en l'occurance), 5 ne sont pas dans mon domaine, et 3 sont bien pour MOI! Vous autres, bas les pattes !
Alors "oui" je veux participer aux activités du centre de recherche et je veux organiser plein de choses pour vous et appeler des amis pour leur dire de vous faire de la pub. J'anime des Bar Mitzvah, des fêtes de l'Aïd, des communions, des baptême. TOUT! Je sais tout faire et je suis super motivée. Et en plus j'ai un super CV et un super projet de recherche. Et en plus, je suis hyper rigolotte, et je socialize super bien. Bref, je fais où on me dit de faire. Donc, trois lettres de recommandations... fastoche,... un projet, ... ayai, un CV... itou. Et j'envoie le tout... avant le... euh... le... 31 octobre. Et nous sommes le... 3 janvier. Donc. Euh. Si je me rappelle bien, au 31 octobre, j'étais encore en train de rédiger les 50 dernières pages de ma thèse. Deuxième essai... Le projet, le CV, parfait. Les lettres de recommandations... "les lettres de recommandations doivent nous parvenir pour le... 6 janvier." Grumpf... Donc euh, là il faut que je demande à 3 personnes en général très occupées de me faire une lettre de recommandation en anglais pour le jour même... lettres qu'elles enverront elles-mêmes, sur papier à entête et en chronopost pour qu'elles arrivent le lendemain à la fac américaine concernée. Ben voyons. Et euh, troisième chance... Le CV, la deadline, le projet, tout fonctionne. Incroyable ! Après 5 jours passés sur le net à trouver le post-doc idéal, le voilà enfin! Pas de condition de nationalité, parfait! Oh, et puis maintenant que je le vois, ce projet, il est bien mieux là que dans les deux autres universités qui finalement étaient vraiment merdiques, il faut bien l'avouer. Donc projet, blabla, "Il suffit juste... d'avoir moins de...... 30 ans". C'est fou ce que depuis quelques années je n'ai pas vu le temps passer... Visiblement, à 31 ans, mon cerveau est périmé et hors d'usage.
Et voilà. J'avais voulu faire ma Grande Odysée, et je vais me retrouver à faire la tournée des fellowships de bibliothèque, payée au mois, pour un mois, sans prise en charge des transports, avec présence obligatoire 28 jours sur 30 et publication escomptée à la fin du mois, le tout pour 1800 ou 2000$ au maximum. Sans les taxes. Je vais donc planifier mes grandes dates de tournées... De Septembre à Octobre, en Pennsylvanie, de Novembre à Décembre, à Boston. Rien en Janvier, et puis reprise en Mars, au Canada ou ailleurs.
Ma Grande Odysée va ressembler à la Tournée internationale de Franck Michael ou d'André Rieu. Pourrait-on alors dire avec le célèbre violoniste, que ça serait un peu le "Paradis", "Mein WeihnachtsTraum" ? (parfois, je me dégoute).
"Bientôt près de chez vous, la thésarde masquée! Après des conférences remarquées en Province et un voyage d'un an en Amérique, elle nous revient, plus déterminée que jamais." (en fond musical, musique du Titanic) Y'a des jours comme ça où j'envie Céline Dion, qui a trouvé un super post-doc à Las Vegas, très bien payé en plus. Bienvenue dans le monde de la disco-recherche-mobile !

02 janvier 2006

"Mes meilleurs voeux pour 2006"

Avec mon amie Poupoune et ses amis, on a fait un restau pour fêter le non-réveillon du 30 décembre au soir, non-réveillon qui m'a bien détendu, alors que mon directeur de thèse venait de me dire dans la journée qu'il fallait maintenant bien que je galère un petit peu, que je ne pouvais pas avoir toujours tout cuit, que maintenant allait commencer le véritable parcours du combattant. Pour commencer 2006, je trouvais ce genre de voeux d'un optimiste et d'une bienveillance de circonstance.
Ca a bien calmé la demi-molle d'enthousiasme que je commençais à resentir seulement 15 jours après ma soutenance. Bref, l'argument selon lequel il faut "en chier" me troue le cul. Voilà, c'est dit. Rassurez-vous, je suis une fille bien éduquée, et je ne parle ainsi que lorsque je suis très contrariée. Et je suis fort contrariée.
Les vertus de la patience, de l'abnégation ou encore le martyr purificateur du docteur à la recherche d'un poste, tout cela me ramène irresistiblement à une vision très IIIe République, très operette, ou très Feydeau pour la finesse (sic) de son analyse des existences bourgeoises. On imagine la scène: 5 ou 6 personnages sur la scène qui chantonnent en roulant les r, en costume 1900, et qui regardent un parterre de jeunes docteurs et doctorants:
"Ah! Ah! Ah! Elle aura bien mérité de la patrie
Après avoir mangé et bien grossi
Pendant sa thèse maintenant, fini!
Au riz, à l'eau, et aux patates aussi!
Ah, mais fillette, que d'impatience
Servir la nation, cette récompense
Vous l'aurez un jour, peut-être
Et sera, alors, bien une fête..."
Et comme je suis très contrariée aussi de ne pas avoir eu de nouvelle de certains de mes amis (ou de ceux que je prenais pour tels) à l'occasion de ma soutenance, j'ai pris ma première résolution pour l'année 2006: faire un grand tri parmi ceux de mes connaissances (mot désormais plus adapté) pourtant encore assez récentes que l'invitation à mon pot de soutenance avait rendu visiblement définitivement muets. Tout comme ceux qui, étant au courant de l'affaire, ne s'étaient pas plus préoccupés du résultat des courses. L'année commence bien donc, et c'est la tête dans la gamelle d'eau du chien que je vous souhaite à tous une très bonne année 2006.