20 février 2011

Des points ronds sur le "i" de mes copies.

Je crois que cette semaine, je viens de trouver la seule bonne raison qu'un prof a de lire jusqu'au bout les copies qui s'annoncent mauvaises. Je veux dire, mis à part l'obligation morale bien-sûr. Parce qu'au fond, il est tout de même peu probable qu'une copie qui commence par "la gouvernement, elle fais toujour tou mal" soit une copie qui recèle des développements très fouillés du point de vue du droit constitutionnel...
Vous l'aurez deviné, j'ai corrigé pendant ces deux semaines des tas de copies dont certaines contenaient la raison même pour laquelle on se devait de ne pas tout déchirer en bavant et en hurlant. Pour ne vous livrer que la crème de la crème, comme disent les américains avec un mauvais accent français, je vais vous parler du Filibustering. Le filibustering, vous allez me dire, on n'en parle pas souvent dans Closer, c'est le nom qu'on a donné à une procédure en vogue aux Etats-Unis, qui consiste pour un parlementaire à monopoliser la parole lors de séances de débats, pour retarder au plus possible le moment du vote. Quel intérêt ? Le parlementaire qui fait cela, en général en lisant un annuaire, la bible, des livres de cuisine ou des romans, espère bien faire suer son petit monde et faire obstruction (oui, oui, c'est ça, comme au rugby) à l'action de la majorité parlementaire. On appelle ça le filibustering, un truc qui vient de "flibustier".
Pour parler de ces "pirates" de l'action parlementaire, je trouve dans une copie une perle tellement mignonne que je ne résiste pas à l'envie de la bloguer.
"Il est vrai que l'exécutif empêche souvent le Parlement de réellement légiférer. Ce qui a pour conséquence l'obstruction parlementaire appelé (sic) "Flirtering" aux Etats-Unis, c'est-à-dire "je veux te faire perdre ton temps".
Voilà. c'est mignon, c'est en L1, ça a 18 ans, ça écoute le cours distraitement en parlent de Justin Bieber, et, au fond, il ne faudrait pas que ça grandisse.