20 mai 2011

"Y'en a un peu plus, je vous le mets quand-même?"

Oui, s'il vous plaît, encore un peu de corrections. Moi, j'adore ça! Mais seulement, il ne faut pas être trop gourmande. Avec mes 10 kilos de dossiers, à corriger avant les 10 autres kilos de copies de partiels qui vont bientôt tomber, il me reste 15 jours pour éliminer tout ça. Heureusement, pour m'aider à préserver ma santé, l'université m'a donné gracieusement un beau sac en toile recyclée indéchirable (mais malheureusement pas inextensible) qui permet de porter désormais mon fardeau à très exactement 0,5 cm du sol (très pratique!), et de porter le nom de ma belle université à bout de bras... D'ailleurs, jamais cette métaphore ne m'avait d'ailleurs effleuré l'esprit auparavant. C'est ça: je porte mon université à bout de bras, à 0,5 cm du sol.
Je n'avais jamais compris qu'au fond, le sprint de fin d'année (surtout celui-là, avec les autres réunions tout simplement désopilantes que l'on a en général vers la fin de l'année), c'est le moment où ça coïncide avec les magazines qui nous invitent à nous préparer pour l'été. "Perdez 200 grammes facilement en vous épilant et en éliminant vos peaux mortes. Toutes les astuces de stars dans ce numéro!".
Oh oui ! Vivement l'été, vivement l'été, qu'on puisse traquer tranquillement Jack Lang le 21 juin dans les rues de Paris ! Bon, bien sûr, pour vous autres qui êtes en province, les joies du safari-mondain, c'est un plaisir que vous ne connaîtrez jamais.

21 février 2011

Google est notre ami, pour la vie.

C'est fou, j'ai l'impression que les "posts" de ce blog se concentrent maintenant (si tant est que l'on puisse parler de "concentration" pour un blog alimenté par 2 ou 3 posts par an) autour des brèves de copies et des liens rigolo qui amènent le visiteur égaré ici... Soit, je continue donc.

Brèves de liens donc, qui serviront donc surtout pour que ceux qui ont tapé les phrases improbables suivantes retrouvent un jour leurs traces ici ou là, là où ils sont un jour passés. Un savant mélange entre les trucs qui font de la miette de Proust et les petits cailloux du Petit Poucet. Vous aviez honte de taper ça dans Google ? C'est trop tard maintenant. La prochaine fois, je donne des noms.

Cette semaine au hit-parade des inquiétudes des thésards, de grands classiques et de petites nouveautés:
- "Je couche avec mon directeur de thèse". Ah tiens, d'ordinaire la requête est plutôt tapée au passé composé, quand "c'est trop tard, c'est fait").
et toujours
- "J'en ai marre de cette putain de thèse". La question est tout de même comment et pourquoi, à un moment donné, en arrive-t-on à taper cette phrase dans Google. Toute l'étendue du désespoir transpire ici... Qu'espère-t-on trouver quand on tape cette phrase ? Une lumière dans la nuit ? Une épaule réconfortante ? Doc et Difool en fond d'écran ?
- "Faire pousser des haricots dans du coton". D'ordinaire aussi, ce sont des noyaux d'avocat mais je n'ai rien contre une petite variante.
- "Je recherche la chanson de formule 2 doudou version française". Ah ça! Il n'y a pas ça ici ! Non, n'insistez pas. Et puis René la Taupe vient de partir, désolée!
- "plus puissant que le Guronzan"; Oui, ça commence bien, comme slogan pour une marque de jeux Vidéos (ES Sport, itzineugaime) ou pour un slam... (oui, et arrêtez de dire que le slam, c'est comme de la poésie moderne, vous avez des bananes dans les oreilles).
- "faire une thèse en 6 mois". Oui, ça aussi un grand classique. On a tous pensé pouvoir faire ça dès la première année, avant de se rendre compte, la 6e année, qu'on allait effectivement la faire en 6 mois.
- "Directeur de thèse Michèle Alliot-Marie". Ah oui ? Vous aussi vous pensez qu'elle va avoir du temps libre dans les prochaines années maintenant ?
- "faits cocasses 60 ans d'âge". Cocasse ? Qui emploie encore ce mot ?? Pour utiliser cette expression, c'est au moins 60 ans d'âge effectivement.
- "thésard se fait insulter par son directeur de thèse". En soutenance ou en privé ? Parce que si c'est en soutenance, voyeurs comme vous êtes, j'imagine que vous cherchiez la vidéo sur Youtube ?
- "thèse blues". Ah tiens, d'habitude, c'est "thèse déprime"... ça fait plus jazzy, "blues"... c'est bien coco, t'bientôt, tu seras dans le soul. Oui, boire,... c'est ça... boire... oublier...
- "finir sa thèse trop dur". Ouech, trop trop dur d'la balle de la bombe qui tue. Sa race de sa mère (la j'allais ajouter "la pute", mais je pense que ça surcharge inutilement un style déjà bien affirmé).
- "faire deux thèses à la fois". Ah ça aussi. Certain(e)s ont pensé que c'était possible sans devenir névrosé. En 6 mois. Avec des médocs plus puissants que le Guronzan et en couchant avec un directeur de thèse qui vous insulte. Y'en a qui cherche les difficultés quand-même, vous avouerez. Comme si c'était déjà pas assez difficile de faire sa thèse, tout court.
- "rédiger une demande de rendez-vous avec mon directeur de thèse". Oui, vous avez raison de vous adresser à Google pour ça. Autant partir du bon pied! Ensuite, n'hésitez pas! Une fois que vous serez désinhibé, demandez lui un sujet (à Google, pas à votre directeur de thèse! vous êtes fous!) et cherchez des phrases. Au hasard. On sait jamais, sur un coup de chance, vous pourriez soutenir et être publié dans certaines discipline.
- "Petits mots thèse". Celle-là, elle est mignonne aussi. Je trouve tout "mignon" en ce moment. C'est bizarre, ça ne me ressemble pas. L'influence de René la Taupe (si je l'attrape, celle-là, j'la plume! Comment ça, "pas de plumes" une taupe?). Peut-être le titre du futur film de Guillaume Canet, Les petits mots dans les petites thèses ?
- "coucher avec son directeur" (de thèse ? pas de thèse ? il doit y avoir des effets secondaires de toute façon, si on y réfléchit bien...). En tout cas, cette requête a été tapée avant la première de cette liste. Peut-être la même personne qui a, entre temps, manifestement trouvé une réponse à sa question ?
- "remerciements thèse drôle". Mais oui, les bonnes vieilles blagues bien éculées, reprises d'autres thèses! Allez ! Chauffe Marcel ! C'est toujours hilarant. N'oubliez pas de personnaliser les prénoms tout de même.

20 février 2011

Des points ronds sur le "i" de mes copies.

Je crois que cette semaine, je viens de trouver la seule bonne raison qu'un prof a de lire jusqu'au bout les copies qui s'annoncent mauvaises. Je veux dire, mis à part l'obligation morale bien-sûr. Parce qu'au fond, il est tout de même peu probable qu'une copie qui commence par "la gouvernement, elle fais toujour tou mal" soit une copie qui recèle des développements très fouillés du point de vue du droit constitutionnel...
Vous l'aurez deviné, j'ai corrigé pendant ces deux semaines des tas de copies dont certaines contenaient la raison même pour laquelle on se devait de ne pas tout déchirer en bavant et en hurlant. Pour ne vous livrer que la crème de la crème, comme disent les américains avec un mauvais accent français, je vais vous parler du Filibustering. Le filibustering, vous allez me dire, on n'en parle pas souvent dans Closer, c'est le nom qu'on a donné à une procédure en vogue aux Etats-Unis, qui consiste pour un parlementaire à monopoliser la parole lors de séances de débats, pour retarder au plus possible le moment du vote. Quel intérêt ? Le parlementaire qui fait cela, en général en lisant un annuaire, la bible, des livres de cuisine ou des romans, espère bien faire suer son petit monde et faire obstruction (oui, oui, c'est ça, comme au rugby) à l'action de la majorité parlementaire. On appelle ça le filibustering, un truc qui vient de "flibustier".
Pour parler de ces "pirates" de l'action parlementaire, je trouve dans une copie une perle tellement mignonne que je ne résiste pas à l'envie de la bloguer.
"Il est vrai que l'exécutif empêche souvent le Parlement de réellement légiférer. Ce qui a pour conséquence l'obstruction parlementaire appelé (sic) "Flirtering" aux Etats-Unis, c'est-à-dire "je veux te faire perdre ton temps".
Voilà. c'est mignon, c'est en L1, ça a 18 ans, ça écoute le cours distraitement en parlent de Justin Bieber, et, au fond, il ne faudrait pas que ça grandisse.