23 juin 2006

"Mon chien a mangé mon article"

Je ne savais plus quoi dire pour justifier un retard de 6 mois à rendre mon article. Alors j'ai passé en revue toute la série d'excuses débiles que les étudiants avaient pu me sortir depuis quelques années, en incluant celles que j'avais moi-même données en primaire: le crash de mon disque dur, le caniche enragé qui mange la copie en bavant, l'unique stylo de la maison qui refuse de fonctionner, la grand-mère qui meurt pour la énième fois, un frère qui réclame ma moëlle osseuse ou un rein, etc. Puis j'ai vu que je passais plus de temps à réfléchir sur ma prochaine excuse qu'à écrire l'article en question. Et donc, selon le bon vieux principe "plus j'écris moins vite, moins j'avance davantage", je m'y suis mise, enfin. Enfin, c'est surtout que le monsieur du colloque n'était pas content et commençait à s'impatienter. Il l'aura donc pour demain car moi, quand on me demande quelque chose, je réponds toujours, même si ma grand-mère bave et mange ma copie, que le seul chien de la maison refuse de fonctionner, que mon rein (le gauche) subit régulièrement des erreurs fatales au démarrage. Ca s'appelle l'abnégation, parce que je suis comme ça moi; ça me vient naturellement (et fuck les constructivistes). Et donc je me lance ce soir, après le match de foot (promis !), dans la première prose de plus de trois pages avec notes de bas de page que j'écris depuis la fin de la thèse, dossiers de post-docs inclus. D'ailleurs, à propos de post-doc, je pars l'année prochaine (merci à l'ingrat Monsieur Lavoisier de ne pas m'avoir donné de financement) en espérant compléter mon premier financement par un hold-up sur les tirelires des parents des riches petits enfants américains qui veulent apprendre le français avec une indigène. Et j'en profite pour dire à Clotilde Cannard, celle à qui j'ai craché dans le plumier en 5e parce que, d'un grand coup haineux, elle avait enfoncé la plume de son stylo dans le gras de ma main, que si elle veut passer me voir, "en bonne copine", elle peut toujours crever, un compas planté dans l'oeil.
Et comme dans cette chanson de Arthur H en duo avec M., je reviendrai, emplie de l'esprit des pionniers et je descendrai calmement tous mes vieux ennemis du CNU ! Fear ! Làlàlàlàlà-lààààà....
Nous irons vivre libres,
dans un pays sauvage,
et nos armes seront
l'amour et le courage..."