13 mars 2007

Et 1, et 2, et... 2.

Bon, alors voilà, je n'ai pas été qualifiée en Histoire. Evidemment, c'est bien volontaire, et c'était uniquement fait pour éviter que vous répandiez partout la nouvelle "tu sais, je connais une fille qui est qualifiée en 3 sections CNU. Tu vois le genre, elle a du sucer". Je vous connais, vous avez l'esprit mal embouché. D'abord, je voudrais préciser une chose sucer c'est le minimum, c'est tout juste utile pour une publication (et encore un truc vite fait publié par une obscure revue trotskyste que plus personne ne lit, vous voyez le genre et là si j'avais voulu être méchante, j'aurais dit un truc publié par Syllepse, un truc comme ça, heureusement vous avez de mauvais yeux), mais certainement pas pour une qualification CNU. Car une fois qualifiée, vous ferez quoi malheureuse ? Vous coucherez avec les Coeurs de l'Armée Rouge ?

Mais à tout bien réfléchir, était-ce bien la carrière que vous envisagiez ? Public lecteur attention. Tu lis ici en exclusivité l'une des réponses au grand test du printemps 2007 "je remets de l'ordre dans ma vie en m'inscrivant au chomage et en me demandant pour quel métier je suis faite" du numéro de mars de Marie-Claire. Ensuite, je t'emmenerai nager avec les dauphins magiques -tu verras, ils sont plus intelligents que les profs de ton université-, et tu devras envoyer cette news à 20 personnes que tu aimes afin que ton rêve se réalise. Sinon, toute ta famille et tes amis s'écraseront dans un accident d'avion en forêt amazonienne, ce qui contribuera au réchauffement climatique et à la propagation de la grippe aviaire qui fera disparaître toutes les générations futures dans une gigantesque diarrhée universelle. Public chéri, ce sera terrible pour les survivants. Je ne te le cache pas.

Bon, et moi, on ne me la fait pas. Même quand on suce, on n'est pas sûre d'être qualifiée au final. Donc je me suis dit que ça ne servait à rien de toute façon de finir dans un bordel à Bangkok avec des crampes aux cuisses, et qu'on ne m'attraperait pas cette fois avec du sel sur la queue comme avec les allouettes (ou les mouettes, je ne sais plus très bien, avec un animal niais de toute façon) et que surtout je m'étais déjà faite bien avoir la dernière fois et que c'était déjà assez pénible comme ça. Un peu comme marcher dans une petite flaque d'eau lorsqu'on porte des sandales avec des chaussettes marron clair qui puent. Ou un peu comme essayer de percer un bouton qui est blanc mais pas encore bien mûr, ou se faire surprendre les doigts dans le nez à un feu rouge par le conducteur de la voiture d'à côté qui est en plus super beau gosse. Vous voyez ? Alors que là, "je m'en tamponne le coquillard avec un pinceau grand comme ça", comme disait mon prof de latin de 2nde à qui on racontait que non non non, on n'avait pas copié sur les traductions bilingues des Belles Lettres de la bibliothèque du lycée pour faire notre thème et qu'on était doués, un point c'est tout. Collectivement doués, voilà. Il fronçait les sourcil quand il disait ça, et aussi, il postillonait des petits trucs super gras qu'il gardait dans les poils rèches de sa moustache poivre et sel après le déjeuner. Vous voyez ? Oui, car normalement, on en a tous eu au moins un comme ça dans notre scolarité. Soit celui qui postillone les restes de nourriture du repas de la veille, soit celui qui a des pellicules grosses comme des confettis sur le col et le dos de sa veste en velour côtelé marron (grosses côtes), soit celui qui n'a pas seulement l'haleine du matin, mais celle de l'avant-veille, et puis encore celui qui porte des vêtements tâchés et qui revient des toilettes en oubliant de remonter sa braguette. Moi, j'ai eu les quatre, en plusieurs exemplaires même, plus celui qui garde des dépots blanchâtres et pâteux à la commissure des lèvres (collector celui là, pour peu qu'il soit prof de sport et qu'il porte un pantalon de survêt un peu collant avec poutre apparente lorsqu'il vient dans les vestiaire des filles pour voir si elles sont prêtes, c'est bingo!). Et j'en ai même eu un qui a un jour machônné par inadvertance mon stylo bic rouge, c'est dire jusqu'où j'ai poussé l'abnégation alors que c'était du prof d'allemand dont j'étais amoureuse, et qui aurait pu mâchonner tous mes crayons, celui qui nous racontait toutes les histoires de Rolf Und Gisela (voir photo).
Je lance d'ailleurs un vibrant appel: si vous avez chez vous les manuels d'allemand des années 85-90, merci de les mettre quelque part sur le net ou d'envoyer les scans des aventures folles folles folles de Rolf et Gisela, son idiote de soeur, tout juste bonne au ping-pong ("Eins zu Nuuull ! Bravooo, Gisela"), qui ne pouvait même pas amener la pipe "en bois" et le journal à son père qui se reposait d'une journée de travail dans le fauteuil du salon ("Rolf, Wo ist meine Pfeife - deine Pfeife? - Ja, meine Pfeife - Achh ! Wo ist die Pfeife. Sie ist nicht in Wohnzimmer" - bah voyons, on y revient ! il faut dire qu'à l'époque, en 6e, on n'avait pas l'esprit mal tourné comme les jeunes de main'nant), pendant que sa mère cuisinait dans euh... ben dans la cuisine. Vous pouvez laisser vos coordonnées ou vos liens en commentaire si c'est le cas. Et si, comme Gisela, vous n'êtes doué que pour le sport et boire de l'Orangenschaft et pas avec les ordinateurs, je peux vous aider.

Bref, c'est bien parce que doudou ne serait probablement pas d'accord, mais il ne tiendrait qu'à un fil que je ressemble un jour à ces profs dégoûtants, juste pour emmerder les étudiants et me venger de tant de souffrances endurées depuis le collège. Je dis le collège parce qu'avant le collège il y avait le CM2 avec la classe de neige et que c'était chouette d'être loin des parents pendant 3 semaines, même si j'ai pleuré un peu des fois parce j'étais la seule à qui les parents n'avaient pas écrit depuis 2 semaines (c'était surtout qu'ils n'avaient pas mis assez de timbres sur l'enveloppe qui avait mis 2 semaines à arriver, les inconscients), et avant je ne sais plus très bien, mais il y avait de la peinture à doigt qui sentait rudement bon, des feutres et aussi de la terre cuite que l'on roulait en long boudins bien fins sur la table avec les copains pour ensuite en faire de jolis paniers pour maman. Bref, un jour, je me vengerai sur les étudiants d'une part et sur mes parents d'autre part en leur racontant l'histoire de la petite fille qui pleure en classe de neige parce qu'elle est la seule à ne pas avoir reçu de cartes de ses parents pendant 2 semaines, même qu'elle marchait dans le froid et la neige en se réchauffant avec des allumettes achetées lors de la sortie hebdomadaire de la classe au Franprix du village (là où on s'approvisionnait aussi en Malabar). Et non, lachez moi enfin, je ne ferai pas votre psychalanyse à la con.